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A propos de Barak Obama : noir ou...blanc?

Blanc et/ou noir?



La campagne présidentielle étatsunienne, qui oppose dans le camp démocrate, Hilary Clinton à Barak Obama, pose à nouveau le problème de l'appartenance -l'apparence?- ethnique des enfants nés d'un mariage entre deux personnes de « couleurs » différentes.

Parce qu'il s'agit bien de couleur.

Barak Obama, métis d'un père kényan et d'une mère caucasienne( l'identité étatsunienne, qui fiche l' origine des citoyens, utilise ce mot), est un beau jeune homme sympathique, récent sénateur, intelligent et dont la carrière n'est éclaboussée d'aucun des soupçons qui défont tant de fois le destin des hommes politiques des Etats-Unis.

Ce qui choque -ce qui me choque et en même temps m'amuse- est le fait qu'une fois de plus un métis soit, par la gent journalistique aussi bien que par l'opinion publique (une fois de plus manipulée par le vocabulaire détourné ),classé dans la communauté noire.

Et il en est ainsi depuis les débuts de l'esclavage, où la moindre trace, même invisible, d'un ancêtre de « couleur » condamnait l'enfant -f ut-il blond ou rouquin, aux yeux verts ou bleus – à conserver son statut de « noir », et cela , aux Etats-Unis d'Amérique, jusqu'à la 8 ème génération.

Ainsi j'ai moi-même des enfants, certains d'une chevelure chatain à classer dans la couleur « queue de vache » la plus lorraine qui soit, qui, dans ce lointain pays, auraient été jusque dans les années 50 des « noirs » (peut-être un peu « jaunes » aussi) parce que leur arrière grand-mère était une Malgache « bon teint ».


Ce préjugé actuel, qui fait d'un métis afro-caucasien, reprend celui des esclavagistes : ainsi Yannick Noah est-il aussi « blanc » que « noir » : et pourtant, pour la presse et l'opinion, il est tennisman et chanteur « noir », comme si cette « couleur » devait lui donner un caractère plus positif, alors qu'il relève peut-être tout simplement d'un complexe néo-colonialiste, celui que je nommerai « le racisme à l'envers », une sorte de discrimination positive inconsciente.


Il n'est pas étonnant que la communauté « noire » ait annexé cette idée mais il est plus étonnant que personne n'y ait réellement réfléchi : pourquoi rester attaché à une ségrégation qui a fait le malheur de tant de gens, de tant d'en,fants notamment?

Barak Obama dit lui même qu'il a été ostracisé du fait de sa couleur pendant ses études : comment peut-il admettre des mêmes personnes qui l'excluaient (la communauté blanche) un succès du en partie au fait qu'il soit « noir » alors qu'il est -et sera toujours- « blanc » à égalité.


Pourquoi la communauté « noire » se reconnait-elle si fort dans un métis, et la communauté « blanche » si peu?

Dans le combat des « couleurs », le « noir » serait-il toujours gagnant, qu'on se trouve dans une problématique d'esclavagiste ou celle d'une progressive égalité?

Surtout, pourquoi Barak Obama se pense-t-il plus »noir » que « blanc », lui dont toute l'éducation sauf quelques années, a été celle d'un étatsunien du « bas » des classes moyennes?

Serait-il plus intéressant politiquement (mais cela vaut aussi pour le monde du show-bizz), de se réclamer des « blacks » plutôt que des « fromages »?

Ou bien l'ostracisme dont souffrent parfois les enfants (et quand ce n'est pas l'ostracisme, c'est la préférence, ou l'attirance) d'une autre origine que le groupe dominant les « classe »-t-il définitivement dans la minorité, et cela sans qu'ils aient l'idée d'une valeur (positive ou négative) attachée à leur « couleur?


Autant de questions que je me pose. Je viens d'entendre l'interview de Yannick Noah à la radio à la suite du match formidable de Jo-Wifried Tsonga : il parle de la victoire d'un « noir ».

Je vais aller faire un tour sur internet: je n'ai vu Tsonga que quelques secondes à la télévison ( je ne suis pas intéressé par le tennis), assez pour avoir jugé la silhouette de ce bel athlète. Il ne m'était pas venu à l'idée qu'il pouvait, avant tout, être « noir ».....


...J'en reviens, j'ai fait un tour sur Wikipédia (la victoire sur Nadal y est déjà), c'est un métis.


C'est incroyable ce qu'on est obligé d'utiliser de guillemets pour parler de choses aussi simples.



24/01/2008
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