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Une histoire de cheval ?

Une histoire de cheval

 

Bizarrement, l'épisode du cheval dont la viande mâtinée de boeuf fit le tour de l'Europe, campant ça et là de frigorifiques en lasagnes, bondissant d'entrepôts et de viande hachée jusque dans nos assiettes jusque dans des cannellonis, l'épisode, qui fit la une de la presse et les beaux jours de journalistes en mal de copie, se termine juste avec l'arrivée sur nos écrans de la belle histoire contée par Guillaume Canet, "Jappeloup".

 

Coincidence, certes, mais qui participe très certainement de la ferveur qui entoure le mythique animal - que les Royaumuniens de mangeraient pas, au moins en dehors des périodes de disette - et de l'horreur qui inspire à certains des discours étonnantS : viande pauvre pour les uns, viande trop noble pour les autres, qui préfèrent voir l'animal drogué jusqu'aux yeux - j'avoue n'avoir jamais mangé de viande de cycliste pour la même raison - pour des courses et des parieurs plutôt que vivant simplement et sainement dans des près verts, quitte à finir dans nos assiettes.

 

J'ai mangé, et je mange encore à l'occasion, du cheval. dont je reconnais la couleur et l'odeur - avant le goût - dans mon assiette. C'est la seule viande que j'ai mangée sous forme de bifteck étant enfant. Le boeuf était trop cher mais, une fois par semaine, le boucher-chevalin de Bouligny venant sur le marché tout proche et proposait à un prix abordable du cheval et parfois du poulain. Nous avions quelquefois de la saucisse. Les ânes, qui sont des animaux charmants quoique têtus, fournissent depuis toujours leur pourcentage non négligeable de farce dans le saucisson d'Arles. Sans que personne pense intervenir. J'ai autant de tendresse pour l'un ou l'autre de ces ongulés. Les retrouver dans mon assiette ne pose pas de problèmes.

 

Si on s'en tenait à de simples considérations émotionnelles chaque fois qu'on se trouve devant un plat de viande, il est évident qu'on deviendrait tous végétariens. La carte de la consommation des animaux est d'ailleurs intéressante : les Royaumuniens ne consomment habituellement pas de cheval ni de lapins, ni non plus de grenouilles ou autres escargots. Les Européens ne consomment pas de chien, dont beaucoup d' Asiatiques et les Indiens d'Amériques, entre autres, consomment certaines races ; nous ne mangeons pas d'insectes - mais des crustacés comme les crevettes - dont certains sont consommés par une majorité d'Africains et d'Indiens des Amériques.

D'autres communautés jugent le cochon impur : les raisons religieuses sont venues masquer les causes sanitaires d'une viande fragile en milieu chaud et surtout parasitée. Nos organismes européens ont résisté vaillamment aux ténias et autres vers pour le plus grand bien de la cuisine et le succès de la lutte contre la sous-nutrition. Le calcul avait été fait par Vauban je crois : le cochon a sauvé la population européenne.

Ces "interdits" - encore que j'ai mangé des termites, du crocodile et du singe entre autres - de "civilisation" n'ont pas leur racine dans la façon dont les animaux sont tués. C'est dommage.

Car je privilégierais volontiers le bifteck de cheval - malgré mon admiration pour l'animal et la noblesse de sa course - plutôt que de manger un steack cacher -s'il existe - ou un plat de côte hallal.

 

La façon dont les animaux sont tués pour fournir aux fidèles des religions concernées les viandes souhaitées par leurs rites, donne vite froid dans son assiette. Je suppose que les Royaumuniens, tant attachés à leur chevaux et autres lapins, hurleraient d'horreur à la vue de la vache basculée la tête en bas pour être égorgée vivante.

Et c'est paraît-il très mauvais pour la viande, inutilement stressée par la violence. Il est vrai que les ragoûts, hâchis et viandes bouillies sont souvent préférées de ces cuisines exotiques.

Ceci expliquerait-il cela ?



21/03/2013
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