toupour le zooh

Ubu-roi, pièce comique ou tragédie en Sarkozie?

De "la ville dont le Prince" à "Ubu roi"


Les dernières tocades grotesques de notre camembert national- et plus encore, les commentaires des sbires qui l'entourent, au premier rang Yves Jego – montrent à quel point la déliquescence de l'Exécutif est parvenu.


J'avais commencé mes chroniques d'après élections en comparant le début de règne de Nicolas S. au héros de la pièce de théâtre « La ville dont le prince est un enfant », comparaison gentillette puisqu'à l'époque je ne pouvais pas imaginer -et qui l'aurait pu?- à quelles extrémités le manque de réflexion, les foucades sentimentales et la légéreté de l'entourage, la Cour, de l'omniprésident allaient conduire.

Je me suis félicité plusieurs fois de ce que le personnage pouvait révéler de la fragilité de notre démocratie, suspendue, malgré constitution et tradition, aux bons-vouloirs d'un homme seul et instable. Aujourd'hui que le masque est jeté -on conviendra que le personnage avançait derrière le rideau d'une organisation politique, qui certes de droite, avait cependant apparemment abandonné la défroque de Pétain -il est plus que temps de s'interroger sur le fonctionnement de notre République -qui ne fonctionne plus comme une démocratie et pas encore comme un état totalitaire, mais plutôt comme une république bananière, encore que le mot fasse référence à des cieux plus tropicaux.

Je prendrai deux exemples.


Le premier a trait à l'école.


Dire que Sarkozy ne connait rien aux programmes, rien à la pédagogie, rien à la psychologie enfantine ne fera bondir personne. Les seuls domaines où il aurait pu monter une efficacité antérieure sont le ministère du Budget -dont on connait les résultats- et celui de l'Intérieur, avec le bond considérable que l'on connait de ...l'insécurité. Mais dans le domaine de l'enseignement, on se demande où il a été à l'école, et s'il y est allé. Car les cours de « morale citoyenne » sont toujours là, si ce n'est dans la « morale »  affichée le matin sur le « cahier du jour » , au moins dans les faits et les règles de vie sociale. Et je ne sache pas que les fondamentaux aient disparu : si les écoliers lisent mal pour certains, c'est - en dehors des problèmes liés peut-être aux méthodes d'apprentissage- qu'ils ne lisent plus suffisamment pour entretenir l'habitude de lecture , et qu'ils sont peu capables de se concentrer sur un exercice qui demande, justement, beaucoup de concentration dans les années d'apprentissage.


Encore la morale


Revenant sur la morale, s'il est réellement allé dans un établissement privé catholique, je me demande quelle morale lui ont inculqué la bons pères pour qu'il soit de l'avis général un menteur, un félon, un dissimulateur et pour qu'il ait deux fois divorcé. Bel exemple de morale traditionnelle et ...catholique!

Justement, la morale n'est pas religieuse, elle ne l'a jamais été. Vivre selon des règles sociales dans le respect de chacun n'a jamais été le discours des religions, toujours prètes à sacrifier les principes au nom de leur expansion. Reconnaître en chacun d'entre nous sa « part d'homme » est un principe laïc né de l'humanisme qui trouve ses racines aussi bien dans la philosophie grecque que dans le christianisme des origines, ignoré de l'Eglise de l'époque des guerres de religion.

Respecter des règles de morale sociale ne doit être lié ni à une sanction terrestre, ni à une punition post-mortem : c'est cela qui différencie la morale laïque, qui ne s 'appuie ni sur la crainte, ni sur une récompense, simplement sur des principes d'humanité.

La morale religieuse n'est pas La Morale : elle tient sa source dans la peur de la Mort et de l'Au-delà, non dans le respect des vivants. Et c'est pour cette raison que, malgré leurs beaux dicours, qu'elles ne respectent pas, les religions du Livre sont restées en dehors de la Morale et dans l'affrontement, souvent violent. Elles ignorent la raison, et  vivent de cette ignorance, et s'appuient sur l'émotion, le viscéral, en un mot  l'animalité qui dort en chacun de nous.


Et toujours la Shoah


On atteint avec ce discours devant le CRIF, le sommet : entre le caprice et le calcul, quelle place pour une telle annonce, sur laquelle le pouvoir, ridiculisé, recule déjà (ce ne serait plus un écolier par victime, mais une classe, demain un groupe scolaire, peut-être)

Je copie-colle ci-dessous le commentaire de Simone Veil, l'un de soutiens de Sarkozy durant sa campagne.



« A la seconde, mon sang s'est glacé". Simone Veil, qui assistait mercredi soir au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), n'a pas de mots assez durs pour condamner la proposition de Nicolas Sarkozy de "confier la mémoire" d'un enfant français victime de la Shoah à chaque élève de CM2, dès la rentrée prochaine.

"C'est inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste, tranche l'ancien ministre, déportée à 16 ans et demi à Auschwitz. On ne peut pas infliger cela à des petits de dix ans! On ne peut pas demander à un enfant de s'identifier à un enfant mort. Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter. Nous mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés, après la guerre, à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et, aujourd'hui encore, nous essayons d'épargner nos enfants et nos petits-enfants. Par ailleurs, beaucoup d'enseignants parlent -très bien- de ces sujets à l'école."

Aux yeux de Simone Veil, la suggestion du Président de la République risque, en prime, d'attiser les antagonismes religieux. "Comment réagira une famille très catholique ou musulmane quand on demandera à leur fils ou à leur fille d'incarner le souvenir d'un petit juif?" s'interroge-t-elle.

sans commentaire

Au secours, Darcos!


Celui-là, au moins, pourrait s'exprimer! Sur sa liste des municipales de Périgueux, pas moins de 7 bayrouistes, peu enclins à se ranger aux côtés de Sarkozy dans ce genre de pantalonnades. Alors, monsieur Darcos, un effort!

Dîtes-le, que l'Ecole a d'autres chats à fouetter que ceux de la Shoah, qu'à trop soulever de l'émotionnel, on va à l'encontre de l'éducation, que le pathos n'a jamais éclairé les historiens ni l'Histoire, que les enfants juifs victimes du nazisme, comme ceux qui ne l'étaient pas, n'ont rien demandé, et ont droit comme d'autres au  respect et au souvenir.

Prenez la parole, monsieur Darcos, pendant que l'espace est découpé pour la prendre, avant de vous la faire voler à nouveau par l'histrion agité qui veut nous gouverner.



Ubu-roi?


Comment expliquer cette agitation maladive pour faire resurgir , un jour Mocquet, un autre les enfants déportés, autrement que par un profond malaise personnel chez notre Président?

Le pouvoir lui servirait-il à liquider de vieux démons , ceux d'une enfance dans une famille juive où la grand-mère faisait figure de père (c'est lui qui le dit), mais où la famille hongroise de nobliaux du père* était, paraît-il, peu suspecte de sympathie pour la résistance communiste?. Il est difficile d'apprécier dans quelle mesure le petit Nicolas a souffert de cette situation difficile : comme le dit sa maman, il exagère toujours.

Mais la conduite immature qu'il a choisi dans le cadre de son quiquennat montre bien que la vision qu'il a depuis longtemps, et en se rasant , de la fonction présidentielle, tient plus du jeu virtuel que de l'exercice réfléchi et pondéré du pouvoir dans le cadre démocratique de la République que nous connaissons. Mes interrogations sont celles de beaucoup de français : mais pourquoi fait-il tout cela?


POURQUOI?



* source : notamment sur le net, le blog  géopolis

extrait ci-dessous

"A cette violence intérieure, ce déséquilibre personnel que pointe chez lui le premier ministre Dominique de Villepin, il y a cependant des causes compréhensibles. Etre à la fois Juif et fils de nazi, au-delà de l'incongruité de la chose, c'est à n'en pas douter un tiraillement tel qu'il explique la violence et le clivage de la personnalité. Mais sauf à appliquer au personnage ses propres idées eugénistes et à rechercher chez lui les gènes de la pathologie mentale - puisque selon cet éminent scientifique qu'est Monsieur Sarkozy, les pédophiles naissent pédophiles, les dépressifs naissent dépressifs et les suicidés suicidants - les hasards de sa naissance n'expliquent pas tout.

D'un côté il y a cette famille hongroise dont on parle sans trop en dire. Une famille bien placée dans la Hongrie des années 30 et 40. Le grand-père est conseiller municipal de Szolnok. En mars 1944, l'armée allemande occupe le pays. De mai à juillet, les Juifs sont déportés. A l'automne 1944, c'est le mouvement hongrois pro-nazi des Croix fléchées qui prend le relais et organise le massacre des Juifs de Budapest, jusqu'alors épargnés. Entre l'hiver 1944 et mars 1945, devant l'avancée de l'Armée rouge, les Allemands font retraite et avec eux des membres des Croix fléchées. Parmi ces derniers, très vraisemblablement, Pal Sarkozy, le père, que l'on trouve en Autriche dès fin 1944, puis à Baden-Baden où il va s'engager dans la Légion étrangère, excellent moyen pour faire oublier son passé. Un autre bon moyen, c'était peut-être le mariage. Aucun des deux engagements n'aura duré bien longtemps. Pour autant, traiter Nicolas Sarkozy de nazi comme le font les gauchistes est une absurdité. Il exècre son père. Et il exècre sans doute tout autant la Hongrie et toute l'Europe centrale (http://geopolis.over-blog.net/article-4343118.html). A vrai dire, que le père de Sarkozy ait été dans les Croix fléchées, peu importe.



17/02/2008
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