Supplique à Jean-Marie
Supplique d'un vieux compagnon de route du F.N.à Jean-Marie pour expliquer son désarroi devant les choix politiques de Marine Le Pen.
(Pastiche en alexandrins de quelques avis passés passagèrement sur des forums)
Quoi ? Ai-je bien compris ? Et puis comment l'entendre ?
Un coup d'Etat rampant serait-il advenu ?
Jean-Marie, redis-le ! J'ai bien peur de comprendre :
Marine t'a tout pris ? Ou n'ai je pas bien lu ?
Laïc, notre parti ? Le trait est des plus drôle,
Nous qui avions planté très fiers nos croquenots
Dans le fumier fertile de l'Eglise. Et quel rôle
Jouera Saint Jehanne dans ce parti nouverau ?
Car ce F.N. , bien sûr, n'est plus le nôtre
Entendre ta Marine susurrer bouche en coin :
« Antisémites, nous ? Au contraire... » Quelle faute
contre le Pape et Dieu avons-nous fait ? Mais foin
Des jérémiades ! Républicain, c'est vrai, mais celle
Des Romains qu'un dictateur le temps
Pris d'une crise prenait ainsi qu'une pucelle !
Jean Marie, j'y croyais ! Nous aurions pu, devant
L'Histoire, nous dresser comme un trois-mâts, vent debout.
Et voilà que ta fille Marine nous emmène
Vers un Etat social, un truc mou du genou,
Un Etat dominant et décidant sans gêne,
Alors que nous rêvions, nous, d'un gouvernement
Rampant, diminué devant l'or et l'argent,
Favori des puissants, recevant des richesses,
Prébendant nos pouvoirs et vivant de largesses !
Tant pis ! Le Front que nous avons fondé n'est plus.
Si « National » il reste, c'est plus un Front Nouveau
Qui commence. La fin du F.N. est un début.
Soit ! Mais ce fond baptismal est aussi un tombeau.
C'est pourquoi, Président Jean-Marie, je vous laisse :
Les liens de la famille c'est bien. Mais là c'est trop!
Le jour des élections, ce n'est pas par paresse
Que je ne vot'rai pas : je serai au bistrot !