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Strasbourg, centre du Monde?

Strasbourg, centre du monde, lorsque Nicolas Sarkozy y fait un discours...



Si la seconde capitale européenne n'est pas encore le centre du monde, enfin, le monde que nous connaissons vous et moi, la ville alsacienne n'en finit pas de subir les feux croisés d'une actualité élyséenne, cette actualité que, justement, le monde entier nous envie.


Tout le monde (encore lui) a vu les gesticulations de Nicolas Sarkozy, s'activant des bras et du torse devant son petit pupitre strasbourgeois, s'étonnant avec fracas et d'un ton sarcastique que la France n'ait pas donné, à cette capitale européenne qu'est Strasbourg, le moyen de locomotion internatioonal qu'elle mérite : je veux parler du TGV!


Sur le même ton outré (dont il fustigeait, à longueur de discours -et de chroniques sur le web- l'inconséquence typiquement française à refuser, d'un côté des Champs Elysées, le travail du dimanche, qu'on développait, à grands renforts de pub sur l'autre côté de l'avenue, sans réfléchir un instant que les badauds ne dépenseraient pas deux fois plus, même s'ils ne sont pas particulièrement touchés par la crise dans ce genre de commerce, si les deux vitrines commerciales étaient ouvertes en même temps), il avait donc attaqué violemment l'absence de TGV, sous les applaudisssements (étonnés?) des sympathisants locaux. On peut parier aussi qu'il existe encore des Strasbourgeois -la population y est âgée – qui ignore encore le passage du TGV dans leur gare, et même, s'agissant de sympathisants ou d'adhérents de l'UMP, ignorants l'existence du TGV, et pire encore, capables le lendemain, de croiser sur le quai un TGV et de nier qu'il existe, plus à même de croire Nicolas Sarkozy que leurs propres yeux.

L'aveuglement des croyants est parfois sans limites.

Pour en revenir au TGV et à Strasbourg, nous savons, nous autres lorrains, combien il nous a coûté de permettre aux Alsaciens et aux Allemands de se rapprocher de Paris : la gare en plein milieu des champs mosellans est là pour le rappeler aux Meusiens, Meurtheetmosellans et Vosgiens qui l'oublieraient. D'ailleurs cette gare est toujours absente et des gares de départ et d'arrivée des sites d'achat de billets de la SNCF, sauf à connaître son nom exact, en tous cas pas celle du petit village mosellan où elle est construite : mais vous pouvez joindre la SNCFsur internet en vous adressant au « contact » qui vous répondra aimablement le lendemain (j'ai essayé). Mais le TGV, pratique et rapide, sera déjà passé.


Pratique et rapide, en effet, devait se dire Bernard Accoyer lorsqu'il est arrivé par le TGV, à Strasbourg pour y faire un discours fort écouté devant le Parlement. Devant la gare l'attendait une voiture de fonction qui le mena jusqu'au Parlement. Mais attention, pas n'importe laquelle!

Comme il n'avait pu obtenir une voiture officielle du Parlement, son chauffeur et sa voiture étaient venus de PARIS (400 km), pour le conduire avenue du Président Robert Schuman, soit environ 1 km.

Je ne sais pas s'il a fait un discours sur les nécessités écologiques, l'avenir de la planète ou le problème des transports. Mais j'imagine qu'il est des Républiques bananières où ce genre de comportement lamentable conduit à présenter sa démission.


Mais comment Bernard Accoyer, Président de l'Assemblée Nationale, membre éminent de l'UMP, pourrait-il présenter sa démission pour avoir pris sa voiture de fonction en descendant d'un TGV à Strasbourg, quand le Président lui-même ignore ou dénie le passage du même TGV dans cette ville?


Pourrait-on imaginer qu'il mette ainsi le Président tout puissant en défaut?


Nous lui saurons gré de cette délicatesse.



04/12/2008
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