toupour le zooh

Sarkozy(de Neuilly )encore parfait

Sarkozy est encore parfait



J'aimerais vivre en Sarkozie : voilà un royaume qui tient des états balkaniques d'Hergé pour ses mines patibulaires, de Monaco pour ses vedettes, du théâtre de boulevard pour ses péripéties amoureuses, du Parrain pour son gouvernement, de l'épopée napoléonienne (la petite, pas celle des livres d'histoire) pour ses rites, ses ambitions enfantines- voici venir le Roi de Rome!-, son apogée (courte) et son déclin catastrophique (je rappelle que les deux empires bonapartistes se sont terminés par une France envahie, et la capitale occupée).



J'aimerais vivre en Sarkozie : voilà une époque où on ne s'ennuyait pas, où chaque jour, un histrion gesticulateur et brouillon venait nous faire, sur la petite lucarne, des démonstrations de décisions et d'actions politiques qui nous replongeaient dans l'univers ludique de Polichinelle et Gnafron.

Oh, on ne s'ennnuyait pas en Sarkozie! Pas un jour sans un scénario nouveau écrit par les plumitifs de l'Elysée, demeure du Prince d'opérette, avec amour , divorce, mariage d'un côté, voyages exotiques ou d'affaires de l'autre, parsemés ici et là de ce qu'il fallait alors de « coups » politiques, un jour les mareyeurs, un autre les sidérurgistes.

Dans cette Sarkozie, on se sentait pris en main, transportés, sécurisés : la Série tenait debout grâce au bon vouloir, sinon la sympathie, d'une kyrielle de pisse-copies, maniant d'une main la brosse à reluire, de l'autre une plume si veule qu'aucune oie n'aurait voulu la récupérer.



La Série, que dis-je le Feuilleton, atteint son sommet lorsque le dénommé Martinon, futur maire de Neuilly, découvrit qu'en fricoatant avec le Père par la grâce de la Mère, on n'était pas à l'abri d'un coup tordu du Fils.

La Trinité veillait ainsi à démontrer, et dans un décor de théâtre classique, trois unités obligent, un lieu, un temps, une action, que les mises à mort se pratiquent encore dans l'aristocratie (?) en famille, et que le Fils Brutus est bien le Fils de Nicolas.

Miroir de ces passions qui animent, pour notre plus grande distraction mais aussi notre profond malheur, les plus hautes sphères d'un pouvoir qui se délite au fur et à mesure qu'il s'inscrit dans le temps.



Sarkozy, à  cette vitesse, risque d'être bientôt plus que parfait : c'est un temps du passé.



11/02/2008
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