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Sarkozy : la méthode Domenech

La méthode Domenech



Je ne veux pas, une fois de plus, attaquer ce brave sélectionneur -je rappelle qu'il n'est pas entraineur, et qu'à part sélectionner, il n'a rien à faire dans cette équipe de France d'autre que sélectionner, peut-être définir vaguement ce que peut être une stratégie (alors, très vaguement!) et une tactique (on n'est plus dans le vague -à l'âme – mais carrément dans le « Sturm und Drang »).

Non, j'ai choisi ce titre parce que, outre qu'il peut accessoirement attirer les amateurs de football, ce qui est toujours intéressant pour un blog, c'est incroyable ce que les gens s'intéressent à Vauban (voir chronique contenant le mot), c'est parce que la méthode Domenech possède, avec la méthode de notre Président actuel plusieurs points communs. Que voici:


  • Tous deux s'appuient sur la communication, d'une façon parfois agressive (« pauvre con! ») en en tout cas efficace puisque les journalistes en redemandent, et que les journaux – ce sont tous les deux des vedettes des « Guignols »- de tous bords et de toutes natures en tirent des profits substantiels : Domenech et Sarkozy se « vendent » bien.

  • Tous deux ont mis au point, peut-être sans calcul mais efficacement, une méthode qui déstabilise à la fois l'adversaire...et leur propre troupe. Il est difficile de « jouer » l'équipe de France -sauf sur coups de pieds arrêté, on ne sait pourquoi – parce que personne ne peut imaginer la place exacte des joueurs ni la stratégie mise en oeuvre. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir le désarroi des équipes adverses quand ils se rendent compte-il faut quelques minutes- que les joueurs ne courent pas, ni au devant du ballon, ni après : on sent leur méfiance, d'où le marquage à la culotte. De la même façon, l'énergie créatrice de notre hyperprésident-aux-cinq-cerveaux- prend parfois à contre-pied les membres de sa propre équipe : RSA, Edvige actuellement, les exemples ne manquent pas. L'équipe socialiste adverse en reste pantoise, attendant un « coup de pied » arrêté en quelque sorte, un vote, une autre commission..mais le gouvernement lui même ne sait plus où il en est : le capitaine de l'équipe joue sans ballon, les ministres ignorent la stratégie globale -en fait on est dans le n'importe quoi adolescent -, les parlementaires applaudissent sans comprendre et les chefs de l'UMP recherchent vainement le sifflet qu'on leur a piqué.

  • Tous deux ont des problèmes féminins qu'ils utilisent adroitement (?) : alors que le stratège du football hésite entre le mariage et la crise de jalousie,écartelé entre les bleus en maillot et les bleus à l'âme, le second – je devrais pas écrire le second quand il s'agit de Nicolas S., je sais - volète de femme en femme, sous l'oeil bienveillant des caméras et le regard doucereux du Pape, pharisien habillé du blanc de hypocrites. Tous deux attendent en tendant le dos le jour où leur Dulcinée, reprenant sa liberté, retrouvera, par la grâce d'un moulin à vent, la plume de Cervantès. Pour l'instant, ces dames leur servent, identique méthode oblige, à la fois à parader, à amuser la galerie, mais aussi et bien plus, de paravent à leur obstination et de rempart dressés devant leurs erreurs.

Cette semaine, on eut à la fois Edvige -  un leurre lancé pour être corrigé grâce à la volonté "démocratique" du Président – et Carla Bruni – présente dans toutes les émissions de divertissement-sur le ton : « bonne nuit les petits citoyens, dormez bien ».


Les résultats ont quelques resemblance : Domenech a réussi en peu de temps à désorganiser durablement la onzième (qui fut première ou seconde)équipe mondiale en un temps record.

Nicolas Sarkozy a réussi, et dans un temps plus court, à transformer notre Répubique en un régime d'opérette de type napoléonien (vu par Sacha Guitry), à faire régresser la solidarité sociale de plus d'un demi-siècle, à organiser le pillage de l'Etat au profit des plus riches, à accélérer l'endettemnt de la France aà une vitessse jamais vues depuis la Libération, à favoriser de façon éhontée la montée des communautarismes, à entraîner la France dans des guerres néo-coloniales, à augmenter le paupérisme, notamment en favorisant le népotisme, à augmenter la pression fiscale sur les classes moyennes et les retraités, en même temps qu'il allégeait les impôts des plus riches. La liste n'est pas terminée, ni finie : quel parti, après Sarkozy, aura le redoutable privilège de relever la France, et ses habitants, et la redoutable responsabilité de remettre à flot le vieux navire démocratique?

Est-ce pour ces raisons qu'on ne voit pas, dans les partis d'opposition, qui pourrait- qui voudrait- vraiment reprendre la présidence d'un état dont le fonctionnement -et la Constitution même, devenue caduque par le comportement du Président actuel – ne tient plus que par l'équilibre précaire rendu possible par un siècle d'Histoire?

Est-ce pour la même raison que ne se dessine aucune candidature véritable à la succession de Domenech?



14/09/2008
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