toupour le zooh

Sarkozy entre imprécation et indécision

Sarkozy, l'imprécateur


L'Est Républicain, dans son numéro du 26 septembre, a résumé sans le savoir la situation politique et économique des la France sous Sarkozy, et ce grâce à deux articles sur deux pages qui se suivent : dess articles dos à dos, un peu comme ces duellistes au pistolet du XIXème siècle.


Le premier, intitulé gentiment « Rassurer les épargnants » montre une photo de Nicolas Sarkozy : les progrès de l 'électronique embarquée dans les appareils photos numériques sont tels que les gestes qu'on imagine semblent arrêtés. Le texte, figé lui aussi et  sans surprise, reprend le constat d'impuissance d'un Président en campagne, chargé de rassurer sans présenter de programme, de convaincre sans faire de propositions. On retiendra cependant quelques formules : « refonder le capitalisme »mondial sur une « éthique de l'effort et du travail ». On sait combien l'éthique est au centre des préoccupations- et de la personnalité- de Nicolas Sarkozy, plutôt TOC qu'Ethique!

Serait-ce qu'il va se heurter à la politique boursière qui privilégie, aux « revenus de l'effort et du travail » les revenus du capital rentier?

Ce qui nous conduit à tourner la page (!) pour lire l'article : « Renault : les filiales frappées »

Le sous-titre explique en italique que « le constructeur automobile français va supprimer 2000 emplois supplémentaires dans 19 pays européens, dont 900 en France »

Et l'on apprend, non pas que, victime de la concurrence et de la baisse des ventes, Renault -dont l'Etat reste actionnaire à 15%- est en difficulté, mais au contraire que « l'entreprise est globalement dans une dynamique de croissance au niveau mondial ». Comment expliquer alors ces licenciements? L'Est Républicain : « la seule et unique raison de ces suppressions d'emplois est liée à l'engagement pris par le groupe envers les actionnnaires pour 2009... (et lié à )l'objectif de 6% de marge opérationnelle »(Fabien Gâche, responsable CGT).

Je propose donc à Monsieur le Président Nicolas Sarkozy d'intervenir au plus haut niveau contre cette politique abusive de suppression d'emplois, au nom de la défense de « l'éthique de l'effort et du travail », dans le cadre d'une intervention possible de l'Etat-actionnaire de Renault. Il est temps que les actionnaires, goinfrés pendant plusieurs années des" revenus du travail et de l'effort" ne touchent plus rien (de toute façon, il n'est plus temps pour eux de retirer leurs capitaux, surtout si Renault voit croitre ses marchés dans le monde!).Ils pourront même être heureux s'ils ne perdent pas d'argent (ce que Sarkozy leur garantit par ailleurs -avec quels sous?)

Cette action -on est loin du discours et de la gesticulation habituels- permettra aux citoyens de mesurer la volonté réelle du chef de gouvernement -je veux parler du Président- de lutter contre les dérives-qu'il dénonce aujourd'hui- du néoliberalisme -qu'il encensait hier et qu'il continue de soutenir de fait par son irrésolution.

Quand on sait que la Banque Européenne insuffle chaque jour dans les banques, et pour « sauver » les actionnaires, 27 millions d'Euros, et qu'on connait parallèlement le coût social des délocalisations – que nous payons, nous, citoyens et assurés sociaux – il est temps que le Président, qui connait depuis longtemps les dérives du sytème bancaire actuel, se retrousse les manches et agisse!


Remarque sur le financement du RSA


On peut imaginer, avec la chute de la bourse et parallèlement, des revenus de l'épargne, notamment des assurances-vie, combien il sera difficile pour le gouvernement d'atteindre le niveau de revenus imaginé pour alimenter (taxe de 1,1 % des revenus du capital, hors bouclier fiscal) le RSA. Après quelques mois de dégringolade boursière, ces taxes vont peser deux fois moins que prévu, au mieux.



26/09/2008
0 Poster un commentaire