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Sarkozy : condamner l'incendiaire

Sarkozy : condamner l'incendiaire




Il est assez drôle de voir notre agitateur national Nicolas émettre l'idée farfelue d'interdire aux incendiaires « ordinaires » de voitures de passer le permis avant d'avoir remboursé complétement la victime.

J'écris « ordinaire » parce que vu le nombre – déjà banalisé par le passage d'un certain Nicolas Sarkozy au ministère de l'intérieur en 2005, soit 45 000 véhicules, sans compter, je crois, les deux voitures incendiées dans la semaine du nouvel an dans le fief de monsieur Poncelet – et vu qu'on ne peut pas parler d'actes terroristes, il s'agit bien de faits quotidiens et presque entrés malheureusement dans les moeurs.

Certains magistrats ont déjà attiré l'attention du public sur le fait qu'il existe un certain nombre de lois, suffisantes et appliquées, et qu'e les coupables, condamnés, avaient été punis comme d'autres contrevenants. Il est inutile de faire à grands coups de moulinets médiatiques, comme s'ils ne l'étaient pas.

Ils font remarquer de plus que les lois se sont renforcées depuis 2006 et que les peines encourues, en augmentation, n'ont pas empêché la croissance du nombre des délits.

J'ajouterai à ces remarques qu'il faudra prévoir un équivalent à cette nouvelle mesure pour ceux qui ont déjà le permis : rien ne permet de penser que seuls les moins de 18 ans s'attaquent aux automobiles du voisinage. La stigmatisation de la jeunesse, que soustend cette proposition, risque plutôt d'être improductive. Ou on la met en vigueur et on accentue le fossé entre la « jeunesse » et les adultes. Ou on la laisse dans les limbes redoutables de la pensée sarkozienne – où il y a déjà bousculade, voilà un homme qui a plusieurs cerveaux et qui ne sait pas se servir du bon!-et le Président se ridiculise (une fois de plus).

Et faudra-t-il condamner à la même aune tous les hors-la-loi du quotidien, pollueurs, banquiers, agents immobiliers véreux, vendeurs de voitures malhonn^tes etc, en inventant chaque fois une loi spécifique pour le cas d'espèce, au gré de la fantaisie d'un monarque en mal de popularité, et qui a épuisé depuis quelques mois, la crise aidant, le lot de mensonges patiemment récité au cours d'une campagne présidentielle devenue lamentable à la lunette d'aujourd'hui?


Ma dernière remarque nous oblige à revenir sur la notion d' « incendiaire ».


Si « être incendiaire » c'est participer - par le verbe, l'intention, l'injonction, l'organisation, le geste -mise à feu compris-, la provocation – à l'acte qui consiste à enflammer directement ou indirectement des véhicules en stationnement, alors, oui, nous connaissons tous le responsable de cette incitation coupable, qui a transformé, un soir, par quelques mots irréfléchis, ce qui n'était qu'une provocation locale de jeunes en un événement national, puis international, pour devenir un mode d'expression banal de mécontentement.

Nous le connaissons tous : c'est monsieur Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur, devenu depuis Président de notre République.


Quelle loi pour quelle peine pourra-t-il imaginer pour éviter ce genre de dérapage à l'avenir?



03/01/2009
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