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Rétention ou formation?

Rétention ou formation?
Rétention et reconduite à la frontière : d'abord, quelques chiffres :
« Coût des centres de rétention administrative

Code Litec 2009 p. 351

Selon une étude de la Cour des comptes rendue publique le 1er juillet 2009, le coût annuel du maintien des 35 000 étrangers placés dans les centres de rétention administrative en métropole s'est élevé en 2008 à 190,5 millions d'euros, soit 5 550 euros par personne et 13 220 euros par étranger effectivement éloigné (14 411 éloignements). »

« Selon un communiqué de presse du Sénat daté du 13 novembre 2008 , la Commission des Finances du Sénat a évalué à 20.970 euros le coût moyen de la reconduite à la frontière d'un étranger en situation irrégulière. Si l'on se base sur le projet de 25.000 reconduites par an, cela ferait donc une dépense annuelle de près de 500 millions d'euros… »



« Au total, le coût des reconduites à la frontière serait de l'ordre de 415,2 millions d'euros, à ramener au nombre de personnes concernées, que l'on peut estimer en 2009, sur la base d'un ratio deux tiers/un tiers (répartition entre reconduites « forcée » et retours volontaires), à 19.800 personnes. Dans ce cas, le coût budgétaire prévisionnel des reconduites à la frontière s'établirait à environ 20.970 euros par personne reconduite. »
(Ce chiffre ne comprend pas les investissements réalisés et à réaliser pour les bâtiments.)
Formation : effectifs et budgets de formation initiale
(source : éducation nationale)
dépenses par tête et par an : primaire : 23100 ; secondaire 1 : 38700 ; secondaire 2: 50934 ; université : 35215 soit une « moyenne » de 39000 euros
formation professionnelle : pour un coût horaire moyen de 45,00 euros et une moyenne de formation adulte de 60 heures, 27300 euros par personne et par an.


Le coût moyen de la formation est de l'ordre de 33500 euros par an et par personne.
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La lecture de ces chiffres devrait suffire.
On peut mettre de côté - sans les oublier - les aspects humains qui entachent les décisions politiques qui ont conduit et conduisent les autorités françaises à adopter, envers les immigrés illégaux, une position qui remet en cause ce que les responsables qui nous gouvernent -et qui n'ont aucune idée de ce qu'elle est – l'identité nationale. Dont l'Humanisme, qu'il soit d'origine chrétienne ou non, fait partie.
Là où le notion d'humanité est ignorée, intéressons-nous aux chiffres.
La comparaison des coûts d'une reconduite à la frontière « complète » (sans cependant compter le coût des infrastructures d'accueil) et des coûts d'une formation est simple :
- le coût par personne et par an d'un immigré reconduit , selon le Sénat, est de 20 970 euros, hébergement compris.
- le coût moyen d'une formation par personne et par an, tout niveaux confondus depuis le primaire, jusqu'à l'Université ou la formation professionnelle, est de 33 000 euros environ soit 30% de plus.
Le total de surcoût pour une moyenne de personnes reconduite de 14 000 personnes (chiffres 2008) serait de 182 millions d'euros.
Comment justifier ce surcoût, somme toute modeste ?
On peut le justifier en terme de sympathie - augmentation du poids politique de la France dans certains pays du Tiers-Monde ; fin du retour au pays d'origine de personnes qui ont ruiné leurs familles et sont prêts parfois à agir contre les intérêts français, au pays et en France même.
On peut la calculer en terme politique : la France, après une éclipse, apparaîtrait à nouveau comme le pays des Droits de l'Homme, renforçant ainsi son image -et sa cohésion- nationale et internationale.
On peut la calculer en termes économiques : on peut imaginer que les immigrés, délégués et financés par leurs familles, et qui ont traversé avec succès les épreuves que leur ont imposé les circonstances, ne sont pas les plus bêtes, ni les moins débrouillards, ni les plus démunis. Leurs qualités physiques et intellectuelles, parfois professionnelles, leur énorme motivation, l'idée qu'ils se font du pays d'accueil sont des éléments positifs à leur rapide formation, avant leur intégration.
On peut aussi croire que cette formation spécifique- et cette nouvelle façon de considérer les immigrés, pourra « s'exporter » vers d'autres états dans la même situation et même dans les pays des émigrants.
En terme économique toujours, on peut estimer que le tri sélectif a été fait par les épreuves, et que la France doit pouvoir les former, au moins dans un premier temps, aux métiers dont le pays d'accueil a besoin (j'écris « au moins pour le début », me souvenant qu'environ 30% des petits français seulement continuent à travailler dans le cadre du métier pour lequel ils ont été formés).
De toute façon – soyons « pragmatiques » le mot est à la mode -nous aurons, à terme, besoin des immigrés.
A la lecture de ces documents, il apparaît clairement que les centres de rétention comme les reconduites à la frontière ne sont en quelque sorte que des « réserves » politiques d'humains (des sortes de camps) où sont conservés, dans un but uniquement électoraliste, des arguments – parfois très ponctuels – pour aider la droite dite républicaine, en glanant quelques pourcentages de voix d'extrème-droite, à gagner les élections.
En terme de rendement électoraliste – ce qu'on appelle le populisme en France – elle a tout juste. C'est pour la même raison qu'elle garde « sous le coude » des zones de non-droit et des ghettos de Population au chômage.
En terme d'humanité, le calcul est sordide.
En terme économique, c'est une imbécillité.






23/11/2009
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