toupour le zooh

Réponse à monsieur Julliard, chroniqueur

Abonné depuis plusieurs années à Marianne

à

Rédaction de Marianne

courrier des lecteurs

à propos de l’article de monsieur Julliard

fan de madame Merkel, directrice Maison Retraite en Germanie

et aveuglé par la « réussite » de  l’Allemagne conservatrice

 

 

Allain , le 22 septembre 2017

 

 

Madame, monsieur,

 

 

 

Il n’est pas étonnant que votre chroniqueur, Jacques Julliard, ait un faible pour les gouvernements successifs dominés par madame Merkel et axés avant tout sur deux objectifs - assurer les retraites et faire baisser le coût de la main d’oeuvre en Europe-, il n’est pas étonnant, disais-je que monsieur Julliard ait un faible pour une politique de Maison de Retraite.

 

Âgé dans quelques mois de 71 ans, je compatis à son inquiétude de germanophone lorsqu’il voit ses proches voisins guettés par la baisse des cotisations retraite en Allemagne.

Qu’il se rassure. Les bénéfices d’un politique allemande visant au bien-être des rescapés du Reich et des générations suivantes – aux dépens de l’intérêt général de l’Europe, ruinant au passage son vieil ennemi (1941-42) la Grèce**-, l’arrivée en nombre d’immigrants victimes d’une propagande mensongère – une population « bourgeoise » (le PIB de l’Allemagne a augmenté de 1,9 point en raison de l’exode (article du Monde du 13-01-2017 de Cécile Boutelet) – qui devrait occuper les emplois les moins demandés (il fallait bien trouver une solution au Salaire minimum imposé en ...2013 et pas encore vraiment en application ) et cotiser longtemps, longtemps pour payer les retraites des « vrais » allemands, toute cette politique « Allemands avant tout- devrait permettre à Angela Merkel, le vieillissement jouant, de rester au pouvoir jusqu’à 84 ans...l’âge de monsieur Julliard.

 

 

Qui a fait des études il y a longtemps, mais se ressource peu.

 

Il ignore le poids social et financier d’une démographie positive (en France)...et les économies que peut engendrer une démographie négative (en Allemagne). Il ignore aussi le poids d’une indemnisation des femmes au chômage quand nos voisins encouragent depuis...1933 (le célèbre KKK) les femmes à rester à la maison...ou à occuper des emplois à temps partiels et précaires.

 

Il ignore les pressions exercées par l’Allemagne, pour signer des accords avantageux avant et après la réunification avec les pays d’Europe qui leur auraient permis de recouvrer une partie des vols allemands des années 40 – notamment le Trésor Public grec, spolié.

 

Il ignore peut-être qu’à la réunification les entreprises non-allemandes ont été découragées d’investissements ( 95 % sont passées dans les mains d’entreprises de RFA), quand la RFA « récupérait » systématiquement, souvent en les fermant, les usines– pour utiliser la main d’oeuvre bon marché sur place ( salaires trois fois moindres) ou s’exilant à l’ouest - le potentiel industriel certes vieillissant mais de qualité (main d’oeuvre et produits), d’un état qui avait payé, lui, sa dette de guerre à l’URSS, et n’avait pas touché les aides du Plan Marshall (et le retour des « trésors » cachés par les industriels de l’ouest en Suisse et ailleurs).

 

J’en passe...

 

Ce qui me paraît plus grave, c’est que monsieur Julliard ne se rende pas compte qu’un peuple qui n’a pas de bilan démographique positif- un excédent naturel- depuis plusieurs dizaines d’années se condamne à la disparition.

C’est ce qui se passe en Allemagne.

Tout est trop tard : les Allemands vivront encore pendant quelques dizaines d’années sur leur tas de Deutschemarks aujourd’hui appelés Euros.

Comme certains de nos ancêtres paysans, devant leur (gros) tas de fumier.

 

Et après?

 

Souhaitons-nous pour l’Europe cette politique égoïste, au nom de l’intérêt allemand ?

Devrons nous subir longtemps cette merkellisation néo-conservatrice de l’Europe ?

 

* voir « Mondialisation, Régionalisation, la coopération économique internationale » p 167 et suivantes – Christian Deblock, DianE Ethier.

**le Figaro -article de Raphaelle André, extrait :

« L'Allemagne a effectivement fait défaut sur sa dette à deux reprises: en 1953 et en 1990. Pourtant la dette allemande avait déjà été restructurée en 1952 et réduite de 62%. Elle était alors passée de 39 milliards à 14,5 milliards de deutschemarks. Une partie de la dette allemande n'a donc jamais été remboursée, et notamment à la Grèce, à qui l'Allemagne devait verser 7,1 milliards de dollars, au titre des extorsions liées à l'occupation nazie, de 1941 à 1944. Athènes n'a en tout et pour tout reçu que 115 millions de marks en 1961 (soit un peu moins de 65 millions de dollars). »

 

***lire :Analyses et documents

1 Les femmes sur le marché du travail en Allemagne et en France

Bureau de www.fesparis.org Mai 2011

 

 

et l’excellent article dans le même MARIANNE (n° 1070 du 28 septembre 2017) de Thoma Schnee.

ANALYSES

 

 

 



01/10/2017
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