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renversez la vapeur

Renverser la vapeur

 

 

 

Le système d'aide aux agriculteurs des pays pauvres tel qu'il est conçu attire de plus en plus les grands distributeurs. Cet intérêt soudain pour une conception du commerce qui aide les petits producteurs n'est pas bénin. S'il intéresse la grande distribution c'est que le concept est intéressant car il permet de vendre avec des marges bénéficiaires encore plus confortables un produit sanctifié –et délivré de tout soupçon bassement mercantile- par un label, par exemple celui de « Max Havelar ».

 

L'idée qui conduit à majorer le prix d'achat au producteur pour lui procurer un « bonus » financier en échange d'un cahier des charges « tiersmondiste » est une idée de commerçant. En effet, le système des pourcentages et des marges, calculées en proportion du prix payé à la source – système qui je l'ai montré dans un article précédent est capable de ruiner n'importe quelle économie plus vite que l'application du marxime-léninisme – induit, par une « culbute » que connaissent tous les détaillants, à majorer le prix de vente final de façon abusive et en faisant plus de bénéfice que sur un produit courant de même qualité.

 

Ce qui explique l'intérêt de la grande distribution.

 

Le système que je propose est calqué sur celui des coopératives de consommateurs de l'après-guerre (en inversant la collecte de « ristournes » collectées sur des timbres)

Pour éviter de majorer le prix de départ (achat au producteur), il faut reporter cette majoration  uniquement en fin de chaîne, quand tout le système de transport, stockage, distribution, a pris ses frais et ses marges.

Alors seulement, on majore le prix de vente au consommateur d'un sur-prix qui revient intégralement au producteur : les sommes sont collectées (soit directement par le distributeur au moment de l'achat ; soit indirectement par le consommateur qui découpe un timbre qu'il colle sur un « collector »*comme l'avait fait Evian il y a une dizaine d'années). Un organisme indépendant gérerait cette fortune ; les consommateurs pourraient calculer ce qu'ils ont reverser aux producteurs ; et surtout les distributeurs ne s'enrichiraient pas une fois de plus, en amont comme en aval, sur le pauvre monde.

 

Cette pratique serait plus honnête, plus visible et plus lisible. Elle permettrait de ne léser ni le producteur, ni le consommateur. Elle n'enrichirait pas les intermédiaires.

Sauf à imaginer que ceux-ci, dans un grand élan d'honnêteté, seraient capables de reverser eux-mêmes les plus values honteusement ramassées lors des opérations telles qu'elles ont lieu actuellement.

 

On imagine mal un tel mouvement se dessiner.

 

 * une idée à suivre (voir article : commerce équitable: le timbre du producteur)

 



07/07/2006
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