toupour le zooh

quand l'exemple vient d'en haut

le mensonge gagne du terrain : sa banalisation au plus haut de l'Etat conduit à des dérives jusqu'aux prétendants à la députation. La parité est respectée : les candidates mentent aussi bien que les candidats.


Un article extrait de Marianne, le journal le plus captivant sur le Net, sans commentaire, simplement copié-collé.
Merci à O. Bonnaud

Lynda Asmani : une amie qui voulait du bien à Kouchner et Hirsch

Candidate contre le député-maire du Xe arrondissement de Paris Tony Dreyfus (PS), Lynda Asmani (UMP) se réclame sur sa profession de foi du soutien de Bernard Kouchner et de Martin Hirsch. Il semblerait que la jeune candidate ait poussé l'ouverture un peu trop loin...



Elle se présente comme « candidate de l'Union de la Majorité soutenue par des personnalités socialistes ». Sur la profession de foi, expédiée à l'ensemble des électeurs du Xe arrondissement de Paris, la candidate UMP s'est prévalue d'un petit mot de recommandation, indûment attribué à Bernard Kouchner. « Lynda Asmani est emblématique de cette nouvelle génération de politiques qui combat pour les droits de l'homme que j'ai toujours eu à cœur » lui aurait écrit le french doctor. Non moins flatteuses, un peu plus bas sur le document, figurent quelques lignes imputées à Martin Hirsch, l'actuel Haut commissaire aux solidarités actives. L'ancien président d'Emmaüs se dit certain que « Lynda Asmani sera entendue de la majorité présidentielle dans sa lutte contre les inégalités ». De quoi troubler les électeurs de gauche, dans une circonscription où Ségolène Royal a dépassé la barre des 60%.

Seul hic : les deux intéressés n'ont tout simplement jamais écrit ni prononcé ces mots. Et l'ont fait savoir dans un démenti publié la semaine dernière. Martin Hirsch y précise même qu'il n'a « jamais rencontré cette candidate » de toute sa vie. Quant à Bernard Kouchner, la candidate reconnaît que « ce n'est pas un ami intime », qu' elle l'a déjà « rencontré » mais qu'elle ne lui a jamais « été présentée personnellement ».

Fausse amie, faux soutien, fausses déclarations ?
Alors, comment fait-on pour obtenir un compliment personnalisé signé de la main d'un ministre que l'on ne connaît pas ? Lynda Asmani a sa recette : « j'ai le soutien personnel du Premier ministre et de son gouvernement. » Or « les membres de son gouvernement sont forcément solidaires des candidats de la majorité présidentielle. En effet, si on n'avait pas de majorité parlementaire le 17 juin, messieurs Hirsch et Kouchner ne seraient plus membres du gouvernement. C'est eux qui sont aujourd'hui les premiers défenseurs de Nicolas Sarkozy : il va falloir qu'ils l'assument, y compris dans les circonscriptions » fait-elle remarquer. Un argument que les deux ministres d'ouverture n'avaient probablement pas envisagé au moment de leur entrée dans la maison Fillon…

Pour autant, ce raisonnement autorisait-elle la candidate à produire deux mots de soutien bidonnés de toutes pièces ? Implicitement la candidate reconnaît avoir rédigé ce mot amical elle-même :« J'ai appelé les cabinets des deux ministres et je leur ai soumis par oral les deux phrases. On m'a dit oui. Ma seule erreur est une erreur de jeunesse, celle de ne pas avoir fait valider leur accord par écrit ». Parole contre parole, Lynda Asmani « mouille » les collaborateurs du Quai d'Orsay et du Haut commissariat aux solidarités actives. Ce soutien aurait-il été accordé à l'insu des ministres ? Du côté du cabinet du Ministère des affaires étrangères, on estime que le démenti du Bernard Kouchner inclut celui de son cabinet. Mais l'affaire commence à échauder singulièrement les collaborateurs de Martin Hirsch, certains qu'aucune Lynda Asmani ne s'est jamais présentée au standard. Piqués au vif, ils n'excluaient pas hier d'entamer un recours juridique, contre cette amie qu'ils ne connaissent pas.

Mercredi 06 Juin 2007
Octave Bonnaud


06/06/2007
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