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Pourquoi donc voter Maine Le Pen ?

Pourquoi Marine Le Pen

 

 

Pourquoi Marine Le Penne ne doit pas gagner les élections présidentielles

Attention, je n’ai pas écrit : «  ne peut pas gagner », ce qui est différent.

Elle peut effectivement gagner les élections, les sondages l’indiquent, la dynamique qui la porte aussi, n’étant pas de l’ordre du raisonnable et de la conviction réfléchie, mais de l’ordre du mystique, du religieux.

 

 

Comme Jeanne d’Arc

Et contre cela, il est difficile de lutter. Si je dis que le phénomène qui porte Marine Le Pen vers le pouvoir est du même ordre – du même désordre plutôt- que celui qui porte d’autres croyants à des choix encore plus discutables, je vais voir s’élever un tsunami de scandale, une marée d’incompréhension et une vague de mauvaise foi. Pour ne rien avoir nommé, j’entends pourtant déjà le vacarme des fanatiques. Pourtant.

 

Marine Le Pen, incarnation d’une Jeanne d’Arc actuelle qui pourrait sauver la France, l’amalgame est à peine outré.

Invention récente des livres d’histoire et de la Papauté fin XIXème siècle, le personnage moyenâgeux est comme elle une une création de l’imagination, en cela qu’elle porte plus de message et de charge affective que le commun des mortels. Et que la personne que nous voyons actuellement s’agiter sur les écrans. Marionnette ou marionnettiste ?

Incarnation de la Mère-terre, cette idole du début des temps historiques ? Pourquoi pas ?

 

Cependant.

Madame Le Pen se réclame de l’adhésion des couches dites populaires abandonnées des politiques qui ont fait de leurs mandats – au pluriel- une profession voire une sinécure. Soit.

 

Ce qu’elle ne dit pas, c’est qu’elle est la seule candidate à être héritière et millionnaire de part sa naissance; qu’elle, comme beaucoup d’autres, n’a jamais vécu que de politique, le père ayant transformé avec intelligence depuis 1954 un parti d’opposition famélique en véritable entreprise familiale dont il a fait profiter, maintenant sur 3 générations, sa famille et ses proches. Père fondateur dont elle a repris la suite, continuant les affaires dans un projet strictement identique encore que plus ambitieux, porté non pas par son mérite propre, mais par les circonstances : crises financière, économique et sociale organisée par les réseaux capitalistes ( et leurs communicants affidiés, les néo-libéraux anglo-saxons) de l’armement, de l’énergie et de la communication.

Marine Le Pen née à Neully, candidate des nantis, millionnaire, avocate d’affaires, créature du népotisme, poursuivie peut êtrepour malversations diverses aux frais des contribuables tout ce que son électorat éxècre, dénonce, maudit. Et pourtant !

 

Vous allez dire : « Et les autres candidats ? »

 

Ses opposants à la Présidentielle sont des gagne-petits : Fillon et Macron, les plus riches, plafonnent entre 1 et 2 millions d’euros, qu’ils ont gagné seuls par un travail honnête obtenu par leur mérite et sans piston ( même si les méthodes de François Fillon paraissent aujourd’hui un peu usées). Les autres candidats stagnent avec des patrimoines de cadre fonctionnaires, acquis dans une carrière qui, pour n’avoir jamais été dans l’oeil de la justice, doit être qualifiée d’honnête. Pas de fortune, pas d’héritage, ni de place acquise.

Ce n’est pas le cas de mme Le Pen. héritière et riche héritière.

Dont quelques casseroles.

 

Mais le programme du Front National me direz-vous ?

 

Si le problème de monsieur Macron est jusqu’à ces jours derniers de n’avoir pas de programme – on peut imaginer que François Bayrou va lui refiler le bébé de la Dette noyé dans l’eau du bain - ,

le problème de Marine Le Pen est d’avoir trop de programmes.

 

Mot que je mets au pluriel.

Phénomène peut être dû au fait que certains de ses collaborateurs, du Parlement européen aux couches-bébé, de la permanence parlementaire à la conduite de la voiture de fonction, ont multiplié leurs heures de travail et alimenté de ce fait, et du fait de leurs multiples casquettes, une réflexion riche et tous azimuts.

Ne plaisantons plus.

Le programme de mme Le Pen me fait penser à ces pubs pour hamburgers : on y trouve à la fois le goût de l’original – tendance Jean-Marie – et les ingrédients les plus récents – sauces Philippot mâtinées d’un soupçon de Chevénement 2002.

 

Le retour d’un nationalisme radical – fermeture des frontières, préférence nationale etc hérité de papa – et l’abandon du contrat « libéral » de l’ancien parti pour son contraire, le rôle décisif de l’Etat dans les décisions économiques, sucé au lait chevénementiste, dont fut Philippot ;

L’abandon de l’Euro, mais pas vraiment, avec la création d’une monnaie nationale parallèle, comme elle existe depuis de nombreuses années en Bavière. Etc.

 

Exit le programme – ou plutot les 140 propositions de mme Le Pen. Juste quelques questions : des propositions font elles un programme ? Toutes les propositions – mais à qui ?- vont elles – ou doivent-elles -être appliquées ? Et dans ce cas sous quelle forme – lois, décrets ?- votées par qui, par assemblée ou à la suite de quel référendum ?

Le foutoir de 140 propositions sans aucun moyen d’en vérifier le financement. Beaucoup d’idées, beaucoup trop d’idées ; des propositions, certes ; mais pas un programme politique pour une présidentielle. Pour une grosse agglomération, peut-être...

 

Voilà les questions que chacun d’entre nous peut-doit- se poser !

 

La dernière partie de mon exposé tient en une question, une énorme question :

 

- Devrons-nous, peuple républicain et légitimement fier d’avoir lancé, à la fin du siècle des Lumières, un mouvement de libération des peuples qui ne s’est pas arrêté depuis ; devrons nous, peuple de France, qui avons légitimé la violence populaire pour mettre à bas d’autres violences, celles des privilèges, de la corruption, de l’exploitation de l’homme, de l’enfant et celles de l’esclavage ; devrons nous, après la condamnation pour DETOURNEMENT DE FONDS PUBLIC de Jacques CHIRAC, ancien President de la République; la Mise en examen de Nicolas Sarkozy, ancien President de la République ; le scandale Fillon, et l’enquête judiaire qui vise le candidat à la Présidence et ancien premier ministre ; les enquêtes judiciaires cumulées à l’encontre du parti de Marine Le Pen / financement des campagnes électorales de 2012, affaire des assistants au parlement européen etc – tous Partis de Droite !!- devrons nous, dans notre République et sous le regard étonné voire scandalisé de nos partenaires étrangers, devrons nous supporter, railleries et ricanements voire opprobre que nous réservons volontiers aux républiques dites bananières.

 

Un peu de fierté que diable. Marine n’est pas Jeanne d’Arc. Jean Marie Le Pen n’est pas le Pape. La France n’est pas divisée entre Français, Anglais et Bourguignons

Vous ne voulez pas voter pour les vieux partis qui vous ont ignoré ou trahi ?

Ne votez pas Le PEN : Votez blanc.

 

Vous voulez montrer votre mécontentement de gouvernements qui ont dévoyé notre République ?

 



16/04/2017
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