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Pour l'Est Républicain , la réforme est de rigueur

La réforme est de rigueur



Lisant ce matin l'Est Républicain, je n'ai pu m'empêcher de me demander jusqu'où ira l'aveuglement de la classe journalistique en ce qui concerne les « réformes » de notre gouvernement.

Chantal Didier, dans son édito, passe, sans s'interroger et avec un aveuglément remarquable -elle ne lit pas la presse économique en dehors des Echos?- une couche de pommade à côté de laquelle la débauche de crème solaire à écran total sur les plages de la Côte d'Azur n'est qu' un échantillon offert par Nocibé (ou un autre détaillant de produits de beauté) pour l'achat d'un après-rasage Gautier (pas le Théophile, l'autre).

«  Insuffisant pour les économistes » semblerait vouloir dire – c'est ce que lui souffle le Ministère de la Propagande- « tous les économistes » : loin s'en faut, certains, fort justement, fort raisonnablement, préfèrent une dette publique forte (associée à un service public efficace) à une dette privée encore plus forte (et sans services publics).

Mais ceux-là ne sont payés par personne.

On a les modèles qu'on mérite. Si Chantal Didier atteint se 60 ans, avec des problèmes de santé de type rénaux et dialyse, qu'elle ne compte pas sur un système de santé à l'anglaise, ce n'est pas pris en charge de l'autre côté du Chanel. Pas après 60 ans.


« Tout a été dit sur la nécessité de réduire les déficits publics »

Mais non , madame, cette « nécessité », imposée par Bruxelles au nom des impératifs du néo-libéralisme -désormais caducs, notamment depuis la dernière, et pas terminée, crise boursière, et l'effondrement du dollar, uniquement soutenu par la volonté d'un Etat Communiste (!!), la Chine -, mais pas nécessaires en termes socio-économiques, surtout à un moment où toutes les règles et toutes les certitudes s'effritent devant les changements qui s'annoncent : les actes signés il y a un siècle, dans des conditions différentes- dollar fort, 15 pays dans l'euro, lutte affirmée contre l'inflation etc. - doivent être à nouveau réfléchis, amendés, corrigés au besoin en fonction des nouvelles donnes, des nouvelles réalités. Rien n'est pire qu'une doctrine économique figée, gelée, pétrifiée : de cela meurent les entreprises, se ruinent des états. On l'a vu avec les interventions hasardeuses, radicales et criminelles du FMI en Amérique du Sud. Ce qui vaut aujourd'hui- et nous parlons de décisions prises dans un passé proche – n'a plus court demain.

Lagarde et Richards mentent, et ne meurent plus.

Et j'imagine très bien, dans le contexte actuel, le retour de politiques fortes, mises en place par les états, pour aider, par le contrôle de l'économie -les Etats-Unis n'ont jamais dissout la NASA, organisme étatique; le gouvernement Bush vient d'intervenir pour garantir le rachat de la 5 ème banque du pays – et la mise sous tutelle, au minimum, d'organismes privés incapables de verser les retraites dans le cadre des contrats souscrits, comme c'est le cas aux Etats-Unis et bientôt au Royaume-Uni. Le gouvernement Blair l'a fait pour les voies ferrées, livrées à la rapacité et à la bêtise, parfois criminelles, des sociétés privées, qui avaient dépecé le réseau ferré "anglais".


« A défaut d'augmenter les impôts, déjà trop lourds » Encore une exagération. Trop lourds pour les classes des moins nantis (pas d'impôts directs mais une forte TVA, par rapport à leurs revenus) et des classes moyennes ( impôts directs plus TVA); mais pas pour les plus aisés (les BMW et autres Mercedès ne se sont jamais si bien vendues en France) à qui on vient de faire un cadeau de 15 milliards et qui, s'ils paient l'impôt direct -avec les malversations que l'on connaît et qui se chiffent, entreprises confondues, à environ 45 milliards d'euros par an – s'arrangent bien souvent pour ne pas payer le prix « marqué » pour leurs achats.


Je pourrais continuer ainsi à commenter une édito qui n'est qu'une longue resucée de ce qu'on essaie de nous faire avaler depuis plusieurs mois (et qui plombe le moral des français plus que les moulinets du mini-président) : la France est un pays nul, les autres sont bien meilleurs, prenons tous les modèles des autres, un jour l'Allemagne (« nous ferons tout comme vous ») un autre jour le Royaume-Uni( « nous sommes entièrement d'accord ).


Chantal Didier participe à la loghorrée d'ensemble, soumise aux Diktats d'un pouvoir brouillon, qui crée, dans le domaine social comme il a su le faire dans le domaine de la sécurité publique, le doute, la division, en quelque sorte l'insécurité appliquée, en grand et dans tous les domaines, à tout un peuple. Une sorte d'anarchie de droite, qui détruit sans réflexion, bouleverse sans raison et surtout sans mesure, remettant à plus tard et à d'autres, qu'on accusera alors de tous les maux, la reconstruction d'un modèle social et économique raisonnablement efficace.

En attendant, les mensonges et les restrictions de toutes sortes permettent tous les excès dans le silence, la corruption, la violence, que NOUS payons quand d'AUTRES s'enrichissent.


Chantal Didier ne se pose pas de questions sur les réserves du Sénat, de l'Assemblée Nationale, sur les sommes asrtronomiques dérobées à l'impôt, sur ces transferts phénoménaux de la Banque Centrale Européenne, que nous alimentons, vers les banques d'affaires, pour sauver des actionnaires; sur les invraisemblables cadeaux faits aux dirigeant d'entreprises, même en faillite*;  sur le fonctionnement des cliniques privées, véritables sangsues de la Sécurité Sociale; tous abus plus ruineux que ces fonctionnaires, qu'on désigne à la vindicte publique (ce qui ne fonctionne pas très bien), ces enseignants, pas même capables, il y a 50 ans , d'enseigner à Darcos - qui croit encore être ministre de l'Education, et qui n'est plus, depuis quelques jours, que le « cancre de la règle de trois »- le mystère de la règle de trois (de retour dans les programmes, c'est évident, au moins pour lui).


Chantal Didier ne réfléchit pas : elle répète.



* Pourquoi ne pas aligner le traitement -ou l'indemnité- de Nicolas Sarkozy sur ses résultats? quant au parachute doré, je pense qu'il y a réfléchi.



05/04/2008
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