Météo et accidents de la route
Météo et accidents de la route
Pour répondre à l'article de l'Est Républicain – et à ses clônes sur les ondes – à propos de l'augmentation du nombre de tués sur les routes en janvier 2011 par rapport au même mois de l'année 2010, je ferai la même remarque répétée à chaque fois qu'une information « brute », c'est à dire le contraire d'une information est donnée par un journaliste.
Le travail – enfin, j'imagine – d'un journaliste est de chercher à expliquer un phénomène, un événement, de le mettre en perspective, d'en chercher les causes ; en somme de quitter le « j'ai le nez dessus » pour adoper une position de témoin et de découvreur, afin de partager avec le lecteur une information : un objectif pédagogique en somme.
J'ai déjà évoqué ce problème récurrent à propos des états que nous présentent comme devant être nos « modèles », médias et hommes politiques qui omettent le plus souvent de considérer, dans leurs discours, certaines spécificités de nos voisins, notamment l'aspect démographique.
Avant de fermer la parenthèse pour revenir aux accidents de la route, nous pouvons nous féliciter de ce que la crise nous ai frappé avant que Nicolas Sarkozy puisse mettre en vigueur les projets qu'il avait pour notre pays : je veus parler par exemple des emrunts su hypothèques (promis pendanst la campane présidentielle » et le désormais « Nous ferons tout comme vous » promis à Tony Blair ou Gordon Brown.
A quelque chose malheur est bon.
Revenons à « nos » accidents.
« Le nombre de tués sur les routes croît de 21 % » : 320 morts en janvier 2011 contre 267 en janvier2010.
Les chiffres sont incontestables. Ils font apparaître une réalité tout à la fois sanglante et étonnant e: tout à coup, les Français se seraient élancés toute irresponsablité en avant dans une sorte de rodéo sauvage et meurtrier.
Je circule souvent et n'ai pourtant rien vu de tel.
Bien sûr, avec les GPS, les abonnements Coyotte et autres gadgets, on voit de plus en plus d'irresponsables « bondir » entre deux radars (repérés), quand ce ne sont pas de grosses cylindrées et voitures de sport – le plus souvent d'origine étrangère – qui déboîtent soudainement hors de votre rétroviseur. Savez-vous qu'il existe de cabinet d'avocats qui, contre une sorte d'abonnement, vous font sauter le PV des radars automatiques, illégaux paraît-il ?
Toujours est-il qu'il y a abus : certains chauffards évitent les PV pour excès de vitesse. Inégalités devant la loi.
Pour ce qui est des statistiques : elles ne nous apprennent rien sur les causes de cette soudaine recrudescence des accidents violents. Certaines associations mettent cela sur le compte d'une permissivité d'une loi qui n'était pas encore votée : les Français seraient-ils si prévoyants?
Il faut pour trouver certaines des causes, se tourner vers la météo et comparer les mois de janvier de 2010 et 2011.
Voici :
hiver 2009-2010
« L'hiver « climatologique » (décembre-janvier-février) 2009-2010 a été froid, fréquemment neigeux et globalement peu ensoleillé.
Avec une température moyenne sur la France située 1,2 °C sous la normale* saisonnière, l'hiver 2009-2010 se positionne parmi les hivers froids.... il s'est cependant singularisé par la succession de trois vagues de froid bien marquées mi-décembre, début janvier et mi-février.
Ces basses températures associées à un temps plutôt perturbé ont favorisé de fréquentes chutes de neige en plaine sur l'ensemble du pays. En terme d'occurrences de neige, l'hiver 2009-2010 se positionne ainsi comme l'un des plus neigeux de ces trente dernières années. Toujours en raison du froid persistant, la neige a fréquemment tenu au sol. Les épaisseurs ont été parfois conséquentes, mais cependant assez loin des records historiques. »
(source Météo France)
hiver 2010 -2011
« Avec un excédent de l'ordre de 0,4°C à l'échelle de la France, ce mois de janvier 2011 aura été légèrement plus doux que la normale...
Au final, les températures moyennes mensuelles s'écartent peu de la normale. C'est dans les Landes qu'on observe le déficit thermique le plus marqué, proche de 1°C. Au contraire, on observe un excédent thermique de l'ordre de 1°C au nord de la Seine."
(source : Météoconsult)
Vous avez tous en tête le mois de janvier 2011 : pas de neige, pas de verglas, mois doux, pluvieux dans certaines régions, un climat plutôt automnal, voire printanier (des primevères dans mon jardin !)
Là où la circulation était difficile, sinon imposssible, en tous les cas réduite, et les vitesses limitées durant janvier 2010, la circulation est devenue « normale » en janvier 2011.
Quid de la distance parcourue en automobile et camions en France pendant ces deux mois de janvier ?
Qu'en est-il de la vitesse moyenne des véhicules?
On sait qu'aux conditions de circulation favorables correspondent des accidents plus nombreux : traditionnellement, il y a plus d'accidents de juin à septembre que durant l'hiver.
« La logique voudrait qu'il y ait le plus d'accidents lorsque les conditions météo sont les plus défavorables (hiver : brouillard, verglas, pluie etc ...). Pourtout c'est bel et bien pendant l'été que le nombre d'accidents augmente significativement. Pourquoi ? Simplement parceque de nombreux Français effectuent à cette période de longs voyages pour partir en vacances et donc que le nombre moyen de kilomètres effectués par individus augmente. C'est par ailleurs au mois de janvier que le nombre d'accidents est le plus faible. En revanche pour les piétons c'est en hiver qu'ils sont le plus victimes d'accrochages par des véhicules. » (source fiche-auto)
De là à imaginer que l'un des facteurs non négligeable de l'augmentation du nombre de tués sur la route soit simplement dû à la météo....il n'y a que quelques tours de roue.
Le vote de la loi n'y est très certainement pour rien.
La météo, c'est sûr.
Ce qui n'enlève rien de la responsablité des chauffards.