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Macron et le vocabulaire

Macron et la langue française

 

J’ai précédemment édité une chronique à propos du manque de maîtrise de notre Président en ce qui concerne le vocabulaire, lui conseillant d’éviter d’improviser ses interventions.

Je lis aujourd’hui dans l’Est Républicain de jeudi 31 août, sa réponse à propos de l’Université. J’imagine que le journaliste a retranscrit telle quelle la parole présidentielle, celle-ci étant entre guillemets.

«  Nous ferons en sorte de faire croire que l’université est la solution pour tout le monde... »

Ai-je bien lu ?  il s’agit de faire « en sorte de faire croire »

 

« faire croire » est une des façons de dire « raconter des mensonges »

Quelques synonymes glanés dans les dictionnaires : induire en erreur volontairement, faire croire faussement. faire voir la lune en plein midi, faire voir les étoiles de jour   etc.

 

S’agirait-il donc pour monsieur Macron et son équipe gouvernementale attelée à la lourde responsabilité de gérer l’université et notamment, l’entrée à l’université, non pas, comme on pourrait l’imaginer de trouver des solutions efficaces ; mais simplement de persuader étudiants et syndicats par des arguments spécieux que « l’entrée est pour tout le monde ».

 

Or,« faire croire » qui signifie « convaincre, persuader »a pris aujourd’hui le sens ancien de « faire accroire » c’est à dire mentir. Et cela pour la raison évidente que « croire » quelque chose, c’est le tenir pour véritable ».

J'ai de la peine à croire cela (Ac.1835, 1878). Je n'aurais jamais cru ça de lui (A. France, P. Nozière,1899, p. 148).

Le sens actuel de l’expression « faire croire » remonterait au XIX ème siècle

Faire croire qqc. à qqn. Persuader quelqu'un d'une chose (gén. inexacte ou fausse). Qui a pu vous faire croire une pareille sottise? (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 89).On peut leur [aux intelligences médiocres] faire croire des choses différentes (Mounier, Traité caract.,1946, p. 621).

 

J’ose espéré que notre Président « jeune et moderne » a seulement une fois encore abusé d’une formule vieillie « faire croire » dont le sens de « convaincre» n’est plus usité.

 

Une imprudence.

 

 



17/09/2017
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