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Léa et Kate : deux mouchoirs pour trois

 

Comme au cinéma

 

 

 

Vus cette semaine, la vie d'Adèle et Blue Jasmine.

 

 

 

Loin de moi l'idée d'écrire une critique des ces deux films, excellents au demeurant. Simplement un avis sans fioritures : deux bons films de vrai cinéma, avec de vrais portraits d'aujourd'hui, psychologie juste - mêmes littéraires, justes ; comme on dirait d'Emma Bovary qu'elle est le juste portrait d'une femme, madame Bovary - ; ce qu'il faut de perspective sociale ; des actrices et acteurs au mieux de leur talent ( pour ne pas dire de leur "vérité " de cinéma).

 

 

 

La polémique qui plomba (?) la sortie de la vie d'Adèle tiendrait à la maltraitance de l'actrice Léa Seydoux par le metteur en scène Abdellatif Kechiche. Le spectateur comprend l'actrice et excuse le metteur en scène. Comment imaginer ce tournage sans la pression nécessaire pour parvenir à l'intensité, physique et psychologique, de certaines scènes.

 

 

 

Ceci dit, et ceci étant lié à cela, plus d'une fois j'ai eu le réflexe - c'est dire si certaines scènes sont réalistes - de mettre la main dans ma poche pour en tirer mon mouchoir. Non que le film appelle des larmes. Mais voir la belle Léa/Adèle pleurer - souventes fois-et surtout voir couler la longue chandelle de sa narine (gauche, je crois ; elle est de ces personnes dont les larmes empruntent le canal lacrymal et se déversent par le nez) sans que personne, je veux dire aucun partenaire en action sur le plateau ne lui tende un mouchoir, fusse en papier, avait un côté énervant et répétitif. Abdellatif Kechiche est vraiment sans pitié : là serait peut-être la maltraitance.

 

Ma grand-mère aurait dit : "Mouche-toi don, tu diras bonjour à la dame !"

 

 

 

Justement, la dame est l'héroïne du film de Woody Allen. Kate Blanchett y est la femme d'une sorte de Madoff rattrapé par le scandale. Vous me direz : entre ces deux films, peu de points communs.

 

Pourtant !

 

S'il est question de "bleu" dans le deux films - le premier est adapté d'une BD remarquable, "le bleu est une couleur chaude" -, ce n'est pas sur ce point que je terminerai mon propos.

 

Je reviens en effet sur le mouchoir.

 

Il y a bien un mouchoir en papier - un seul en presque 3 heures- dans le film d'Abdellatif Kechiche : il apparaît à la fin, dans la séquence de la séparation. Un seul mouchoir pour deux personnes : ......... s'en sert d'abord et dûment mouchée pose l'objet sur la table du bar. Puis ........

 

reprend le mouchoir pour sécher à son tour ses larmes. (complétez les noms des deux héroïnes à la bonne place)

 

Un seul mouchoir aussi pour Woody Allen mais il ne sert qu'une fois. Et en bon Etatsunien, Woody Allen ne peut s'empêcher de nommer la marque, devenue un nom commun, Kleenex.

 

 

 

Un mouchoir à un : match nul pour les deux films "bleus" en compétition.

 

 

 

Blier, lui, promettait la boîte entière.

 



28/10/2013
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