Le renard dans la basse-cour- fable (3)
Ainsi vit le renard roi dans sa basse-cour,
le vieux lion, je n'en ai pas parlé
du loin de sa Corrèze et du haut de sa tour
en entendait l'écho de ce qu'on lui disait...
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Ainsi s''entoura-t-il de coquins et coquines
de malins et malignes -comme on dit d'une fièvre
dont on tait l'origine - de tapins en tapines,
vieux barons, vieilles peaux qu'on voit du bout des lèvres...
Certains portaient légendes de casseroles
comme ce vieux blaireau des Hauts de Seine
moulte fois condamné, jamais repu, le col
gonflé de tant de suffisance et de haine
qu'il attirait en cour forte envie et ...prudence.
Le vieux chacal Roux, un compagnon fidèle,
qui le suivait partout depuis sa tendre enfance
(je dis "tendre", c'est juste le mot habituel),
distillait par avance de ces petites phrases
que l'on sème parfois amis qu'il faut conserver
pour le jour où, les gens dont, et l'occasion rêvés
dont croquent -gourmandises- journalistes de base.
Quant à Renard, matois, il faisait profil bas,
apparaissant très peu sur les petites lucarnes,
laissant tous ses féaux renifler les abats
des cadavres petits que laissent au bord des marnes
les autres prédateurs dans l'instant gouvernant.
(il sait bien que le vent tourne à tout moment,
lui même ayant été autrefois la victime
du changement de temps qu'on nomme opinion,
chancre démocratique, dangereux champignon.)