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Le prix d'une chemise

 

PRIX D'UNE CHEMISE

 

 

Prix de fabrication : 13,15 euros

droits de licence 1,32

transport 0,00

lettre de crédit 0,13

douane 0,01

prix de revient HT 14,61

tva 2,86

Prix de revient TTC 17,47

frais de préaration : 0,95

frais de logistique 0,95

 

Prix Club 19,46

 

Prix boutique 69,00*

Economie 49,54

en% 73%

 

 

(Extrait de clubcost, site internet de vente par correspondance)

 

Voici donc un copié-collé d'une page publicitaire d'un vendeur de confection sur internet

On peut imaginer que la présentation de la « Facture » est honnête . En tout cas, je n'ai lu nulle part qu'il s'agissait d'une publicité mensongère. Encore qu'une remarque sur la TVA finale s'imposerait.

 

Prenons la comme elle est : un élément qui nous permet de comprendre comment est « construit » le prix d'une marchandise – ici une chemise- avec une culbute de près de 400% entre le « prix de revient » et le prix boutique.

Outre une marge scandaleuse au niveau du prix de détail – qui explique le succès des ventes sur internet – cette « facture » permet de mieux comprendre la disparition de certaines activités indutrielles en France.

En effet, l'augmentation du prix depuis la sortie de l'unité de production – ici, le port de commerce, puisqu'il s'agit visiblemnt d'un produit importé ; là l'usine sise en France – est due à deux sortes de « frais »

  • ceux qui sont fixes : préparation, logistique, transaction bancaire

  • ceux qui sont proportionnels : douane (taxe ridicule 0,01 euros ), droit de licence (10%) et surtout TVA (20%) - qui devrait être aussicalculée sur le prix en boutique.

 

On peut imaginer alors que plus le prix en boutique est élevé, plus l'état y gagne : on le voit mal encourager la baisse des prix, donc la marge spectaculaire faite par le détaillant.

 

Ce système met aussi en évidence une autre aberration.

Imaginons qu'un même produit, sortant d'une usine française, coûte le double en « prix de fabrication », soit 26,30 euros

Le système conduit à lui ajouter un droit de licence de 10% soit 2,63 euros et la TVA « intermédiaire » soit 5,26 euros, ce qui augmente le prix de 4 euros.

Le prix rendu à la boutique – tous frais compris -serait donc de 36,80 euros.

A cela s'ajoutera la marge* du détaillant, soit près de 400% :136,10 euros.

 

Il va de soi que le commerçant peut décider de faire moins de marge pour vendre plus. Réduire sa marge serait facile : en théorie, pourquoi gagnerait-il plus sur une chemise plutôt que sur une autre?Il pourrait en effet décider de garder la même marge brute, soit 49,54 euros . Mais est ce son intérêt? N'a-t-il pas plus facile de passer par un importateur qui pour la même marge, peut lui proposer des produits moins chers, donc plus faciles à écouler ?

C'est là qu'est le problème.

D'autant plus que l'état y a apparemment intérêt : d'une part, il touche la TVA sur la quantité de chemises vendues ; d'autre part, la « baisse » relative des produits importés permet de masquer la baisse rélle du pouvoir d'achat.

 

 

 

Tant qu'on ne comptablise pas, dans cette vision uniquement mercantiliste des échanges, les coûts sociaux, sortes de dommages collatéraux d'une gestion à court terme de l'économie.

 

 

 

 * dont TVA je suppose

 

 

 

 

 

 



14/02/2011
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