toupour le zooh

le douzième des 10 Commandements

Et si on s'en tenait au douzième des Dix commandements?




Les dernières péripéties dramatiques des guerres inter-ethniques, malheureusement plus proches de nous par leur proximité politique et géographique, mais aussi ethnique - il s'agit de massacres de « blancs » par des « blancs », et je veux parler du drame géorgien, ou ossétien, comme on veut, où les intervenants, comme les victimes, par un phénomène naturel d'identification*, indo-européens comme nous, nous sont proches car ils nous ressemblent – et je suppose que les africains « noirs » éprouvent le même sentiment lorsqu'ils voient des camps du Darfour, ou des massacres sur leur continent, sans qu'on puisse les accuser de racisme- les derniers drames transmis par la télévision -qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs- montrent bien l'impuissance -dirais-je « l'inconséquence »- des mondes politique, économique et, pour l'occasion, Jeux Olympiques obligent, sportif, à enrayer les guerres ou tout mouvement violent, nationaliste ou autre -je pense au terrorisme d'origine, peut-être, religieux .


Car il suffisait pour les gouvernements des états , sous leur propre responsabilité, ou au nom d' un organisme collectif -on peut penser à l'Union Européenne ou à l'Otan, ou même au CIO, le Comité Olympique, voire aux Fédérations Sportives, ou même, au mieux, aux Présidents des entreprises engagées dans les Jeux – j'avais pensé au pays organisateur mais...- pour « geler » au moins pendant le temps des Jeux, toute tentative pour détruire l'équilibre fragile de la région et éviter ainsi les 1600 morts officiels, pour la plupart des civils.

Il est vrai qu'en même temps, le drame du Darfour se poursuit, celui de la Palestine se répète, qu'en Irak...


Si les organisations internationales sont impuissantes, si les intérêts des nations divergent parfois de l'intérêt des « gens », si les profits passent avant la vie humaine, si ni l'ONU, ni aucune des organisations internationales n'est capable- ou n'a la volonté de – d'empêcher ce genre de conflit, peut-être faudrait-il revenir à une remise en question individuelle de la responsabilité de chacun dans ces affrontements.


Cette question, je me la suis posée plusieurs fois en repassant les interviews des victimes. Je comprends que la première idée d'un individu frappé par une telle catastrophe-en général, les journalistes interrogent des gens qui ont « tout » perdu, des proches, des biens, et, pour les exilés, un espace de leur passé, - la volonté de vengeance, ou au moins l'expression de leur volonté de vengeance, est l'expression de leur colère et de leur désespoir, est un soulagement.


Pourtant, la plupart sont attachés à une morale- peu d'entre eux passeront à l'acte, pour se venger personnellement -, religieuse issue des religions du Livre, parfois laïque, héritière des mêmes religions,où le 7 ème Commandement proclame l'interdiction de l'assassinat - » Tu ne commettras pas d'assassinat » ou « Tu ne tueras point » selon la traduction en français.


C'est un point essentiel, qui n'interdit pas de souhaiter la vengeance, ou toute autre « réparation » mais qui interdit de l'exercer dans la mort de l'autre.


Et si l'on s'en tenait à ce Commandement-là?


Il suffit : finis les règlements de comptes sanglants, les petits assassinats familiaux, les meurtres passionnels peut-être? Terminés surtout les guerres entre états, entre régions à l'intérieur des états, les attentats terroristes.


Les uns et les autres ne servent qu'à limiter les libertés individuelles et à garantir, aux producteurs d'armes, des rentes de situation et des revenus financiers qui amputent régulièrement -et dans la plupart des états dramatiquement – sur les revenus des particuliers : notre intérêt et la morale vont dans le même sens.


Un seul commandement, appliqué individuellement, et nous voilà à l'abri des guerres et de l'insécurité collective.


En plus, Dieu – Allah, Yahvé, Jéhovah- quelque soit son nom, que nous ignorons, le veut : que risque-t-on?




* Je n'éprouve aucune gêne à dire que ces témoignages m'ont d'autant plus "remué" qu'ils ressemblaient ce que mes parents avaient connu en 1940 lors de l'avancée des troupes allemandes en Lorraine quand ils fuyaient vers le sud. Ces récits, qui font partie de l'histoire familiale, étaient transposables dans l'émotion de ces victimes des bombardements, et qui ressemblaient tant aux gens que je connais. Il va de soi que je suis aussi scandalisé de ce qui se passe dans d'autres régions du monde, où je n'ai pas les mêmes repères : je suppose que je ne suis pas le seul.



17/08/2008
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