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Le cas Marie Luce Penchard

A propos de Marie-Luce Penchard



Marie Lice Penchard est actuellement Ministre chargé de l'Outre-Mer.

Elle s'est récemment illustrée par un discours tout ce qu'il y a de plus conforme à ce que la Sarkozie a produit dans le genre incongruité scandaleuse.

Ministre et par là responsable des budgets engagés par son ministère (et le gouvernement) et par ailleurs candidate aux élections régionales dans son île, la Guadeloupe, elle a choisi de ne servir que la Guadeloupe, aux dépens des autres territoires d'Outre-Mer.


« Concernant une enveloppe financière de 500 millions d'euros destinée à l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard a indiqué que « ça (lui) ferait mal » de voir cette manne « quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, au bénéfice de la Réunion, au bénéfice de la Martinique et de me dire, enfant de la Guadeloupe, je ne suis pas capable d'apporter quelque chose à mon pays, mais à quoi je sers ? ». « Je n'ai envie de servir qu'une population, la population guadeloupéenne », a-t-elle lancé. Renseignement pris auprès de son cabinet, la somme correspond pourtant à « des projets identifiés pour d'autres territoires que la Guadeloupe ». (source Le Progrès.fr)


Il va de soi qu'un tel dérapage aurait conduit il y a quelques années à une démission offerte ou demandée – que le Président aurait acceptée. Mais, comme je l'ai déjà expliqué, on ne démissionne pas en Sarkozie : le Prince pourrait-il se tromper dans ses choix ?.


La presse et les médias d'une façon générale sont revenus -un peu- sur cette affaire qui aurait, venant d'un autre camp, déclenché un scandale qui, s'il n'est pas relayé, existe cependant.

Mais le scandale est moins de rencontrer ce genre de discours -le pouvoir actuel nous y a habitué – ni ce genre de comportement, qui est celui de cette classe politique professionnalisée, qui fait du mensonge la vérité du discours.


Le scandale est ici, mais le problème est ailleurs.


Le pouvoir actuel est concentré entre les mains de deux cercles : le pouvoir économique, qui appartient à des banquiers, marchands d'armes, propriétaires de médias ou de chaines d'entreprises de distribution. Pour la plupart, ce sont des héritiers, n'ayant d'autre mérites que leur naissance, leur fortune, leur ambition, leur absence de morale. Ils forment une aristocratie en marge de nos sociétés, dont ils ne connaissent ni les repères, ni les valeurs : ce sont des goinfres, de pouvoir, de luxe et d'argent. Ils ont des valets etc.


Parmi ces valets – conscients ou non – se trouvent les hommes politiques, plus souvent que d'autres pris dans le vivier - la nasse parfois – de la droite la plus conservatrice, la plus archaïque, la plus bornée et la plus amorale qu'on ait rencontré depuis 1945 : ils ont échappés à l'épuration parce qu'ils n'étaient pas nés.

Ils forment le deuxième cercle du pouvoir : ils sont le bras mercenaire et politique du pouvoir économique.


Ce deuxième cercle est traditionnellement formé de personnages élus qui accèdent à des responsabilités politiques par le mérite, la capacité, la vertu parfois, ou au contraire par les compromissions, les arrangements, petits et grands, avec l'opposition ou avec leur conscience. Ils ont fait un long parcours et quelque soit les chemins qu'ils ont pris, ils ont montré, d'un certain point de vue, une réelle efficacité.


Le renouvellement des personnels des pouvoirs -qu'ils soient économique ou politique – se faisait à la suite des accident de l'Histoire, qui se chargeait de rebattre les cartes. A ce point de vue l'expression « il leur faudrait une bonne guerre » qui s'adressait aux jeunes quand je l'étais, pouvait trouver une justification : il faut « de bonne guerre » concevoir des périodes de rupture (la Vraie, pas celle des Nains de Jardins ) pour renouveler les politiques et leurs personnels.

Le cas de Marie Luce Penchard – après celui, raté, du Prince Jean, mais ce n'est que partie remise – est emblématique des dérives de nos systèmes démocratiques (mais on peut aussi parler des médias, de la chanson, du cinéma etc.). Voici la fiche Wikipédia de la dame :


Issue d'une famille engagée politiquement, Marie-Luce Penchard est la fille de Lucette Michaux-Chevry, qui a occupé de nombreuses fonctions gouvernementales et parlementaires sous la Ve République.

Elle effectue sa scolarité au pensionnat privé de Versailles à Basse-Terre, chez les religieuses de Saint-Joseph-de-Cluny.

Voilà pour l'origine : fille de....

Voici pour l'éducation : pensionnat « religieux », c'est à dire milieu scolaire protégé et communautariste (je veux parler d'une communauté de riches, descendants pour beaucoup on peut l'imaginer, de l'aristocratie créole , plus des « métropolitains» )

- Et la famille?

  • elle va bien, merci

  • la mère Lucette Michaux-Chevry (toujours Wikipédia) :extraits: « Elle est élue sénatrice de la Guadeloupe le 24 septembre 1995, puis réélue le 26 septembre 2004. Elle perd la présidence du Conseil régional de la Guadeloupe en 2004[1]....Elle avait été condamnée à payer 20 000 euros pour "favoritisme dans l'attribution de marchés publics"

Revenons à Marie Luce

Une carrière protégée, toujours dans les cercles du pouvoir

Elle devient, en 1983, chef de service des affaires européennes en Guadeloupe.(elle a 24 ans)

Au conseil général de l'Essonne

À son arrivée en métropole, elle exerce les fonctions de sous-directrice de l'Environnement au sein de la Direction de l'aménagement, de l'environnement et des transports de 1991 à 1994 puis de directrice des interventions culturelles, associatives et sportives au sein du conseil général de l'Essonne de 1994-1999.

Au conseil général de l'Essonne, elle travaille, en tant que directrice des Affaires culturelles, avec Jean de Boishue, nommé chargé de mission auprès du Premier ministre François Fillon en mai 2007.

Au conseil général des Yvelines

En 1999, Marie-Luce Penchard est appelée par le président du conseil général des Yvelines, Franck Borotra, ancien ministre de l'Industrie, de la Poste et des Télécommunications entre 1995 et 1997 dans le gouvernement Juppé II.

Avant de quitter ce département en décembre 2007 pour rejoindre la présidence de la République, elle exerce ses missions sous l'autorité de Pierre Bédier, président du conseil général et ancien secrétaire d'État à la Justice du gouvernement Raffarin II.

Justement, Pierre Bédier :

Député des Yvelines, membre du Conseil Régional, il devient Secrétaire d'Etat en 2002. Mais il a droit sur Wikipédia à un chapitre peu banal qui a pour titre « Intégrité publique » où on peut lire ceci :

Affaire Bédier-Delfau :

« ....Le 20 mai 2009, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Pierre Bédier, confirmant ainsi sa condamnation à 18 mois de prison avec sursis, à une amende de 25 000 euros et à trois ans de privation des droits civiques, entraînant une peine d'inéligibilité de six années pour « corruption passive » et « recel d'abus de biens sociaux ». Pierre Bédier perd ainsi son mandat de conseiller général et de président du conseil général des Yvelines ».

On ne peut pas dire que la jeune femme a suivi un cursus de formation aux responsabilités auprès de personnes toujours recommandables.

Cependant, bien qu'elle n'ait jamais quitté les jupes de sa mère, ou du fait de cela, elle devient l'an passé Secrétaire à l'Outre-Mer ( loutre-mère ? Outre (sac cousu de peau de bête)- mer (servant à contenir de l'eau). Avec le succès que l'on sait, surtout grâce à son discours à la Guadeloupe.

Après le Prince Jean, une autre ploutocrate dans le jardin des Grands (de plus en plus petits, ou alors, c'est le jardin qui s'agrandit)


Ploutocratie


Nous sommes en effet gouvernés par une minorité de responsables politiques -élus ou non – dont la plupart sont en place du fait des parents, et parfois des grands-parents. C'est ce qu'on appelle la ploutocratie.


Etymologie : du grec ploutos, richesse et kratos, pouvoir, autorité.


La
ploutocratie est un système politique dans lequel le pouvoir est exercé par les plus riches. Une telle forme de gouvernement aux mains de la classe sociale des plus fortunés ne peut que conduire à de fortes inégalités et à une faible mobilité entre les différentes classes sociales.


Nous voilà revenus à la situation de 1789 :

  • un pouvoir politique sclérosé par la reconduite familiale des affaires publiques

  • une aristocratie protégée et de la société civile et de l'impôt par le mur de l'argent

  • un petit peuple entretenu dans la misère par des mesures de charité

  • une classe moyenne pressurée, payant pour tous et toutes et mise à l'écart des affaires publiques par des systèmes mafieux de réseaux – notamment familiaux - à tous les niveaux des décisions, qu'elles soient économiques, politiques et sociales

  • de nombreux chômeurs et sans domiciles.


Ajoutons : une presse aux ordres, des médias-cireurs de pompes, une dette telle qu'il faut emprunter pour la payer, un pouvoir central dispendieux sans mesure et sans état d'âme.


1789 vous dis-je.


Avec ce genre de petitesse :

Quand à Marie Antoinette, il fallait au moins un scandale à la hauteur du collier de la reine ( avec Roi, archevêque etc), nous n'aurons droit, pour Carla Bruni-Sarkozy, qu'au tout petit – que dis-je, ridicule scandale – d'un four à pizzas dans l'avion présidentiel : un scandale dans le scandale.

Mais au moins, il vole.

Il a volé, il vole, et nous volera encore.

Mais ce n'est pas moi le chef d'escadrille.



21/02/2010
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