toupour le zooh

Le "Bon" président et les "méchants" ministres

Comme à la télé


Vous avez tous constaté, dans les séries policières étatsuniennes notamment, mais aussi dans les séries françaises, comment sont formées les équipes d'interrogatoire des suspects

D'un côté, le « méchants», celui qui soupçonne le pire, agit à coups de chantages, de menaces, fait pression jusqu'à la limite du légal De l'autre, le « bon », qui arrondit les angles, gomme les violences et tend à établir avec le suspect, j'allais écrire la victime, une relation de connivence, sinon de sympathie.


L'objectif, en soufflant le froid et le chaud, dans le calcul pervers qui veut déstabiliser le suspect, c'est d'obtenir au moins des témoignages, au mieux des aveux.

La technique est éprouvée, qui fait craquer l'individu, coupable ou non, écartelé dans la violence, entre deux sentiments, la crainte d'un côté, le besoin de compréhension de l'autre

Nous assistons,avec le gouvernement Sarkozy, à la même approche stratégique

D'un côté, les ministres, premier en tête, qui montent au charbon, avec des projets volontairement rendus indigestes par les mains expertes et perverses d'une équipe de droite « décomplexée » et on a vu combien le tandem Guaino-Sarkozy l'est, jusqu'au cynisme.

De l'autre LE « bon » Sa Majesté Sarkozy en personne qui « reprend en main » les dossiers sensibles après qu'ils aient été présentés aux intéressés, et dont on a sondé (c'est à cela que servent les soi-disant concertation qui ne sont que des consultation) et les limites des options et les divisions, et qui intervient en personne, dans sa mansuétude, avec son esprit d'ouverture etc pour corriger les fautes, les maladresse de ses ministres godillots


Dosage savant de textes à chausses-trappes et excès, comme autant de verrues plantées volontairement pour les en extraire après un tour de table « démocratique » et selon la volonté du souverain.



On l'a vu avec le projet sur les Universités de Valérie Pécresse, retoqué, repassé au Président Sarkozy, relooké, et qui va repasser au Conseil des Ministres. Tout cela fleure bon le coup de bluf. Il est vrai que Sarko, tout petit, a adoré passer en commission de rattrapage. Ses ministres doivent s'habituer.

Il est à prévoir que la réforme de la Justice, concoctée sous la férule de Rachida Dati connaîtra le même genre d'épisodes: "Mes ministres ne savent rein faire,, ne comprennent pas le bon Peuple, heureusement que je suis là!" Coup de pub des médias à l'appui, évidemment : on n'est plus dans l'exercice de la démocratie mais dans la posture.

Ce n'est plus un ministère que dirige Fillon, mais une Chambre d'En-Haut comme au bon vieux temps de l'Ancien Régime, avec valets et courtisans (Quand le Canard Enchaîné va-t-il reprendre « La Cour », célèbre chronique des temps gaullistes), et nobliaux d'extraction bourgeoise -on dirait aujourd'hui des minorités visibles- jouant dans la cour des grands des rôles de commis, encore que ce mot là désigna, sous Louis XIV des gens comme Colbert.

Il y a quelques mois encore, le premier ministre servait de fusible au Président de la République. Sarkozy a mis à sa disposition une véritable batterie de disjoncteurs.....qui risquent de disjoncter d'eux-mêmes

Jusqu'où ira l'illusionnisme: l'histoire dira si le petit ministre de l'intérieur et le piètre ministre du budget que fut Sarkozy, se hissera, ou ne se hissera pas à la hauteur de sa fonction, et de son ambition.

Pour l'instant, force est de constater qu'il entretient savamment l'illusion, il est vrai à coup de bluf et de trucs

Ainsi son entrée remarquée au G8 (je passe sous silence son passage à la russe et à la tribune) qui ne servit à rien (sinon à fournir de la copie aux pisse-copies qu'on appelait autrefois (il y a un siècle déjà )des journalistes; sa proposition de mini-traité que la droite elle-même qualifie de traité simplifié-complexifié, sorte de marmelade indigeste et illisible, qui ne sera compris que par quelques spécialistes, et qui permet de voler à la démocratie européenne ses droits par un habile tour de passe-passe, qui réussira au moins en France, si le peuple volé laisse faire.


Illusionnistre en queue de pire, jusqu'où peut aller le sémillant Président de la France,

Voici un extrait d'un jinterview qu'on pourrait dater de fin 2012

Que pensez-vous de l'homme,

« C'est un homme dont la personnalité est fuyante Il n'a aucune profondeur Il ne vit pas, ne lit pas, ne va pas au théâtre, n'a jamais exercé de profession, même s'il est avocat.  Mais à côté de ça (il) a un véritable charme personnel indéniable, il a le don de prendre une salle et de la mettre dans sa poche, c'est un manoeuvrier sans pareil

Il a peut-être des convictions mais elles sont difficiles à définir car il change d'opinion assez fréquemment

Et ses idées économiques

On le présente comme un néo-libéral. Ce n'est pas le cas Il a une conception très dirigiste et très centralisatrice du pouvoir. Il a mis le Parlement à ses ordres Quant à la réussite économique, elle doit être pondérée entre riches et pauvres


Vous avez peut-être sursauté avec raison lorsque l'interviewé a parlé de « charme personnel indéniable»

En effet, il s'agit d'un portrait de Tony Blair par Philippe Auclair, journaliste et écrivain vivant en Grande-Bretagne, daté du 28 juin 2007 (Est Républicain)

Ressemblant tout de même, non



28/06/2007
0 Poster un commentaire