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La République de Nicolas Bruni : juste un spectacle

Il n'y a plus rien...


Le vide qui se creusait jour après jour sous les pieds de notre Président national s'est rempli tout à coup du trop plein de la libération d'Ingrid Betancourt. Comme une dent creuse.


Tout lui échappait : pouvoir d'achat, traité de Lisbonne, projet méditerranéen, crise des matières premières, disparition à terme de Georges Bush Junior, son idole, l'horizon paraissait bouché de tous côtés, l'avenir se dissolvait, l'attendait, aux bornes de l'océan politique, les monstres qui autrefois, peuplaient, sur les anciens portulans, les limites des terres et mers connus.


Tout juste quelques lueurs, la reconnaissance de Carla Bruni, fausse présidente mais vraie Première Dame, tant il est facile aujourd'hui d'être une Dame aux côtés d'un tel personnage, et d'un moins mauvais CD qu'on aurait pu s'y attendre -je ne l'ai pas écouté, j'attends qu'il soit en vente à 30 cts chez les Chiffonniers d'Emmaüs, ce qui ne saurait tarder-, et la venue du Président-dictateur de Syrie, principal allié de Nicolas Bruni-Sarkozy– l'ami Kadhafi n'en veut pas - dans son projet méditerranéen.

Le tout, comme toujours, dans un aimable bordel à l'UMP, on a les Pieds Nickelés qu'on peut, et les traine-savates, brosse-à-reluire et autres gloutons d'amuse-gueules, se tirent dans les pattes, quand ce n'est pas dans le pied. Des artistes, qu'on retrouvera dans quelques années sous d'autres défroques, dans nos prochains films comiques, un gisement, que dis-je, une mine!


Heureusement Ingrid Betancourt fut (enfin) libérée. C'est comme si un arc en ciel de paix, amplement relayé et multiplié par les artistes que sont les lèches-bottes affidés des médias, avait tout à coup recouvert la France. Reléguant le départ du Tour de France au second plan et Wimbledon au rang des faits divers.


Je ne reviendrai pas ici sur la libération – du théâtre aux armées?- ni sur la récupération ou pas de l'événement.

Simplement : à l'heure d'une reprise en main des médias forcenée par l'agité présidentiel -un artiste, visiblement, il n'y a que les artistes(ou ceux qui se disent tels) qui osent rendre à ce point public leur hyper-égocentrisme, sans honte- la dérive que nous avons crainte apparaît dans toute sa crudité, son indécence même : nous n'avons plus une République, fut-elle bananière, mais un Spectacle républicain, une sorte de pièce de théâtre scénarisée -le mari trompé, la femme répudiée, la marâtre trop jolie, les fils prodigues- dont les personnages mis en scènes (à plusieurs niveaux) présentent une tragi-comédie de boulevard, comique (Sarkozy dans un rôle à la De Funès), ridicule parfois (le fils, caricature de son père, dans une sorte de rôle de doublon), tragique (le héros à la fois trahi par ses femmes, traître agissant dans l'ombre contre ses amis, le tyran colérique insultant ses valets etc), larmoyant (les épisodes des Infirmières bulgares et de la libération d'Ingrid Betancourt).


On pourrait trouver ici et là d'autres exemples confortant l'idée d'une mise en place d'un scénario organisé en fonction de l'actualité.

Le risque est que tout cela -je veux parler de ce ramassis de profiteurs de toutes sortes, de requins en exil financier-à qui on devrait, en toute logique, retirer les droits civiques, seconds rôles et premiers rapaces associés à ce spectacle que nous payons, et l'acteur principal, nationalisé, est hors de prix- serve à masquer notre impuissance à préserver notre démocratie.

«  Pourvu que ça doure » disait la mère d'un autre prédateur, du même acabit mais d'une autre dimension, et d'aussi petite taille (la croissance physique des dictateurs est la même que celle de la moyenne de la population).

Au moins aurons nous vu les limites de la Constitution de la Vème, que Debré père fit, que Debré fils défend, brave garçon, mais qui se délite à la vitesse d'un sucre dans une tasse de café, noyée, déchirée, disséquée par une bande sans foi, sans histoire et sans loi.

Ce n'est pas le Parlement (croupion jusqu'au prochain renouvellement des Sénateurs, nous verrons alors) qui pourrait servir de rempart à cette mascarade organisée : députés et sénateurs sont bien trop occupés, pour l'essentiel, à) s'accrocher à leurs sièges)

Pauvre texte, qu'on croyait fort, et qui ne tenait que par la volonté d'hommes politiques férus d'histoire et républicains avant-tout.

Quelques aventuriers l'auront laminée en quelques coups de pattes.



05/07/2008
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