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La politique "Merkel"

La politique Merkel

 

 

Posons d'abord une hypothèse qui s'impose de plus en plus : les entités – entreprises, états, communautés – et, d'une façon générale, tout groupe ayant des intérêts communs et d'une certaine surface économique, politique, religieuse etc, réagissent selon des lois communes qui vont dans le sens de leurs propres intérêts, et cela, sans tenir compte de l'intérêt des personnes qui les composent, quelquefois même, à terme, contre leurs propres intérêts privés.

 

Les exemples sont nombreux qui jalonnent l'histoire proche et le passé et ce dans tous les domaines.

 

Ceci posé et accepté dans le principe, regardons, à travers cette loupe, le cas Merkel,et particulièrement les incidences politiques et économiques qui ont présidé en amont comme en aval à ses choix pour « règler » la Crise actuelle.

La plupart des économistes sont d'accord pour dire que les choix de mme Merkel ont été courageux. Je ne dirai rien de la conduite de notre Président, second couteau de décisions auxquelles il n'a pas pris part et dont il ne comprend pas bien les implications à moyen et long terme. Ce n'est pas ce qui l'intéresse en réalité.

 

Mais les choix de mme Merkel, pour être courageux, ne peuvent pas s'expliquer par une recherche raisonnable de sortie de crise. Au contraire, en enfermant l'Europe dans le cercle « vertueux » de la discipline budgétaire (je rappelle ici que la discipline est un « objet servant à se flageller », donc instrument de supplice), elle conduit toute l'économie européenne, Allemagne comprise, dans une récession sans surprise, dans une contraction du marché européen, une augmentation du chômage et à une crise sociale sans précédent depuis les années 30.

 

Alors : pourquoi le gouvernement de mme Merkel s'est -il engagé dans cette voie ?

Les économistes parient sur l'efficacité d'un « modèle allemand » qui devrait s'imposer à ses voisins au nom du bon sens, la réussite économique de l'Allemagne passant pour un gage de sortie de crise. Ils oublient simplement de faire entrer dans leurs calculs la démographie, les équilibres économiques (pays industriels/pays agricoles), les distorsions des investissements, les lois sociales, le poids de l'histoire, les mentalités. En fait tout ce qui fait que la Grèce par exemple, n'est pas l'Allemagne, et ne se gouverne pas comme l'Allemagne. Ils oublient aussi que les « Marchés » quelles que soient les réformes entreprises dans les pays du sud, ne les considéreront jamais comme des pays du nord : il faut là aussi savoir mesurer des impératifs liés à l'image que les « Marchés » se font des pays en crise.

 

Tout ceci conduit à reposer la question : pourquoi mme Merkel et le gouvernement allemand, habituellement mesurés, imposent-ils à l'Europe des solutions dont, raisonnablement, ils connaissent les résultats désastreux.

 

Pour y répondre, il faut relire l'hypothèse développée dans le paragraphe 1.

L'Allemagne est une entité qui fonctionne – un peu comme un camion lancé dans une descente et que rien, même le plus courageux des chauffeurs, ne peut arrêter – avec sa propre histoire et pour ses propres intérêts, actuellement ceux de la classe dirigeante, par un phénomène de confusion habituel à ce genre de situation..

Le soin que mme Merkel a mis , contre l'avis de certains économistes, de plusieurs de ses partenaires européens, pour ajourner de jours en jours une solution, qui reste provisoire, à la Crise grecque, introduisant peu à peu au sein même du gouvernement les fruits politiques – commission de vérification « allemande » des comptes, mise sous tutelle des ministères, et nomination à la tête du gouvernement d'un transfuge de Goldman Sachs, la banque qui a causé la crise mondiale, mais surtout truqué les bilans financier de la Grèce – qui pourrissent littéralement toute décision, toute solution durable.

Cette politique de mise sous tutelle de la Grèce par la puissance allemande ne peut pas s'expliquer par le besoin de solutions économiques qui viendraient de l'extérieur. Alors : pourquoi des solutions allemandes ? Et pourquoi des solutions allemandes aussi drastiques et dont la radicalité ne peut entrainer que la ruine du pays et le désespoir d'un peuple ?

 

Devant l'absence de « raisons raisonnables » à ces mesures, force nous est de proposer des « raisons déraisonnables » mais participant d'une certaine logique, psychologique plutôt.

 

Et s'il s'agissait d'une sorte de vengeance ?

 

On sait comment l'Allemagne « nazie » - en fait l'Allemagne du capitalisme rhénan, triomphant sous Hitler, qui voyait s'ouvrir un énorme marché, avec une main d'oeuvre docile et peu payée, des ressources promise à l'Est – fut ralentie dans sa progression vers l'URSS par la débandade de l'armée italienne de Mussolini en Grèce, et l'obligation stratégique de la secourir . Il fallait asservir la Grèce avant de reprendre la progression vers l'Est. Ce nouveau front imprévu explique en partie l'échec de l'Allemagne sur le front russe, et la défaite en 3 ans de la plus formidable armée d'Europe.

L'Allemagne a détruit, pendant cette conquête difficile, tout le tissu industriel – peu développé -, une grande partie des infrastructures et l'équilibre économique de la région.

Est-il utile d'ajouter que l'Allemagne n'a jamais payé de dettes de guerre - des indemnités, comme c'était l'usage jusqu'à la première guerre mondiale-* pour les destructions des années 1939- 1945, mises à part les aides à l'Etat d'Israel, et les remboursements par l'Allemagne de l'Est à l'URSS.

 

Vous remarquerez que je n'ai jamais utilisé les termes « les Allemands » ou « le Peuple allemand », qui, comme les autres peuples sont manipulés par des entités différentes, impersonnelles et implacables. Dont même les dirigeants ignorent les objectifs – il n'y a ni complot, ni véritables compromissions pour un objectif global défini– et le fonctionnement.

 

Le capitalisme rhénan fut sous l'étiquette du Kaiser, puis du du nazisme,une machine à broyer les peuples Sous sa nouvelle forme, son dernier avatar – un capitalisme germanique d'essence néo libérale – pour quoi aurait-il changé ?

 

Et s'il ne s'agissait pas d'une sorte de vengeance ?

Peut être en fait d'une tentative, impersonnelle cette fois, mais réelle dans les faits, de régenter l'Europe ? Le retour du pangermanisme ?

 

* il faudrait y penser, l'Allemagne vient de terminer de payer ses dettes de guerre pour 14- 18 il y a 6 mois, et elle est particulièrement riche, paraît-il, actuellement.



12/04/2012
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