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La grève? ou d'autres moyens d'action?

La grève, tradition ou archaïsme ?

 

 

 

On s’interroge actuellement sur la nocivité des grèves, notamment dans la fonction publique, puisque, dans le privé, la concurrence et les difficultés de l’emploi, autant dire le chômage, ont depuis quelques années, privé les salariés de ce moyen de pression très ancien.

Moyen de pression qui s’exerçait contre le patronat, en visant ses intérêts , mais aussi qui visait le public, sensé faire pression, par sympathie, ou par nécessité, sur les « décideurs » visés.

 

Difficile de faire grève

On a vu combien il est difficile aujourd’hui de faire grève ; et même dans les domaines où la grève est sporadique, comment les médias, relais du pouvoir, exagèrent l’efficacité des nuisances. Les journalistes ne sont-ils pas les premiers à faire croire que les grévistes, surtout ceux de la fonction publique, sont payés les jours de grève ? Et si autrefois, les « jaunes » étaient poursuivis dee la vindicte populaire, il suffit parfois aujourd’hui que le « patron » » fasse appel à une société de travail temporaire pour décourager durablement les futurs grévistes.Il n’en reste pas moins quelques domaines d’intervention où la grève est efficace, on l’a vu avec les cultivateurs et les camionneurs, c’est celui des transports.

 

D’autres moyens d’action

C’est en me penchant sur les cartes de ces actions  concernant les voies de transport que j’ai imaginé de nouvelles stratégies qui :

-         ne mettraient pas en difficulté les employés et ouvriers qui se rendent à leur travail par les transports en commun

-         éviteraient aux « grévistes » (le mot ne convient plus, il faudrait parler, comme pour les cultivateurs bloquant les routes, de manifestants) de perdre leur salaire de la journée.

-         Paralyserait de façon durable les voies de transport et les sites visés

-         Permettrait de graduer les actions en intervenant sur un ou plusieurs secteurs, de façon ciblée ou plus générale.

 

Les voies de transport, domaine névralgique et fragile

 

 

Car le transport est devenu le point sensible de notre civilisation occidentale : nul besoin de bombes, atomiques ou non, pour paralyser, ponctuellement ou largement, une économie, et ruiner, spécifiquement ou globalement, une activité.

 

Nous vivons, tendus, dans un système de stocks tendus.

Qui ne demande qu’à se paralyser.

 

Les point névralgiques sont les suivants : ils ont peu changé depuis la seconde guerre mondiale.

Les terminaux des gares, quelques un à peine  en France, et les unités de réparation de trains.

Les points de ravitaillement des pétroliers.

Les échangeurs stratégiques d’autoroutes et notamment certains points d’entrée, à forts flux.

Les périphériques des grandes villes.

 

 

Une méthode simple

La méthode est simple, donnée par les routiers, ambulanciers, en général professionnels de la route : c’est l’escargot et ses déclinaisons. Ralentissement de la vitesse (en général, 20 km à l’heure de moins suffisent sur une route à grande vitesse et à fort flux), temps de passage exagéré aux points de péage autoroutiers, rotation d’encombrement sur les ronds-points européens par exemple.

 

Des stratégies variées

Les stratégies sont variées : c’est une question d’imagination, de rythme et d’organisation. Elles permettent d’éviter la grève en utilisant des temps de présence « sur le front » hors temps de travail. Elles sont difficilement contrôlables - pas de plan à déposer, de permissions à obtenir donc pas d’opposition de l’autorité à prévoir pendant la mise en place de l’action- et ne permettent guère la verbalisation. Elles ont l’avantage de paralyser des points précis, à des moments précis : l’utilisation du téléphone portable –grâce à des messages anodins – et d’internet, dont on a vu l’efficacité lors de regroupements « spontanés » et festifs, rend ces actions flexibles et efficaces. Elles évitent toute violence, parce qu’elles permettent à chacun d’exprimer son « fait de grève » sans provoquer d’affrontement. Enfin, chacun peut quitter le mouvement s’il lui paraît peu souhaitable de continuer l’action.

 

Des stratèges

Les stratèges seront nécessaires, pour élaborer des plans précis avec minutage, parcours, rythme etc. les experts en logistiques pourront y trouver des espaces pour révéler leurs vraies qualités d’organisateurs. Il n’est pas exclu que certains ne puissent s’entraîner sur des mondes virtuels, comme Second Life.

 

 

Le travail des syndicats n’en sera pas simplifié : il leur faudra trouver des responsables -formés à ce genre d’action, les diplomés en logistique et communication- d’où un renouvellement du recrutement des cadres syndicaux. Finis les petits sifflets et les slogans populaires : place à l’ingénierie, au secret, à la mobilisation par internet.

 

Ce sera là aussi la rupture.



08/10/2007
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