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La dette, parlons-en

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La dette, parlons en

 

Vous me direz si je me trompe.

Les pays occidentaux, Etats-Unis en premier, Europe ensuite, se sont endettés à partir de années 70 pour continuer à développer leurs activités économiques, industrielles notamment, en empruntant à des banques privées ou en émettant, comme les Etats-Unis des obligations d'Etatqui garantissaient la valeur faciale de leurs monnaies.

 

Ce développement industriel n'a pas été circonscrit à la limite géographique des pays occidentaux. Elle n'a pas été cantonnée dans le domaine étroit et sterile de la production - et la reproduction- de produits industriels : elle a servi à financer des programmes de recherches et d'améliorer - on peut utiliser ici le mot "progrès"- le niveau des produits, tant dans l'agriculture que dans l'industrie les transports, la santé, le confort, et dans le mode de travail lui-même.

Cet endettement a parallèlement alimenté, en raison d'une forte demande tant collective (industrie; transport) que particulière (automobile ; chauffage), les pays fournisseurs de matières premières.

Le nombre de brevets enregistrés pendant cette période d'endettement est colossal. Les progrès techniques, scientifiques de tous ordres - le repère devrait être celui de ces nouvelles technologies liées à l'informatique - ne sont plus mesurables : les enfants d'aujourd'hui sont dans un temps plus étranger de 1960 que nous ne l'étions en 1960 de l'époque de la Petite Maison dans la Prairie. Les transferts financiers vers les pays producteurs de matières premières ont été considérables, notamment vers les états du moyen-orient.

Une dette utile. Sur certains aspects : nécessaires*.

 

Cet endettement a permis à des pays comme la Chine, l'Inde ou le Brésil de développer, à partir d'investissements de ces mêmes pays occidentaux, des capacités industrielles remarquables. Les savoir-faire européens et étatsuniens - technologies, brevets, formation de la main d'oeuvre locale - se sont ajoutés à ces transferts financiers, bien souvent avec l'aide des états occidentaux.

Cet endettement a aussi permis aux états producteurs de pétrole d'engranger, sur des comptes bancaires privés ou publics , les "fonds souverains", des avoirs qui pèsent dans l'équilibre financier international.

 

Bien sûr, les habitants des Pays occidentaux ont profité de cet endettement, à la fois privé - relativement faible en France - et public - le plus dénoncé mais le moins pernicieux à long terme.

 

Que cette dette doive être réduite sur une période d'une vingtaine d'années, chacun en convient. Mais que la réduction se fasse aux dépens des habitants et au profit des banques est une insanité : erreur à la fois sociale et humaine, mais aussi financière et économique.

Erreur humaine car elle peut pousser des populations à des violences privées et collectives, dont l'une est le désespoir.

Erreur sociale, car elle désorganise, en confondant les repères, le tissu social relativement stable de nos sociétés, agrégées autour de valeurs communes, en prônant, de fait et par l'exemple, la loi du plus fort sur le plus faible, du plus riche sur le moins riche, de l' immoralité sur le civisme et la solidarité : le triomphe des prédateurs.

Erreur économique car la baisse du niveau de vie - sans contrepartie- entraine un baisse de l'activité économique dans tous les domaines, ruine les états en raison de rentrées d'impôts décroissantes, états qui réduisent leurs dépenses et les aides sociales nécessaires à la consommation -et à la survie- des plus faibles. Une "machine de guerre" incontrôlable se met en place, qui agit comme une sorte de roue à inertie, lente à se mettre en route, et difficile à arrêter, tant l'énergie négative qui l'a entrainée est importante.

 

Erreur financière enfin. Car le développement du modèle économique actuel, basé sur la spéculation à court terme - une sorte d'énorme système de Ponzi avec les aléas d'un jeu de Mikado - et non sur le déveleoppement des activités humaines, suppose une suite infinie d'opérations bancaires s'appuyant sur une "bulle" (qui peut être n'importe quoi : les nouvelles technologies ; l'immobilier ; le cours de matières premières agricoles) avec un point commun : la fragilité. La statistique la plus fiable pour le cours de la Bourse de New-York est l'indice de confiance des ménages de l'Université du Massachusets (écoutez BFM la radio !)

Il faut croire que ni l'Université, ni les ménages de cet état américain, tels soeur Anne, ne voient rien venir.

Les "bulles" explosent toujours, à la surprise des actionnaires.

 

Pour en revenir à la dette :- Oui, il faut ramener la dette occidentale à des hauteurs raisonnables.

Non, il ne faut pas se précipiter. La Chine n'annonce-t-elle pas un début de ralentissement économique du fait des économies que s'imposent Europe et Etats-Unis ? Imagine-t-on une révolution sociale en Chine ?

Oui, la dette a été et reste un facteur de développement économique (ou alors, il faut, comme le fait la Chine actuellement, maintenir une dévaluation de sa monnaie nationale)

Non, nous ne devons pas céder aux sirènes - fussent elles allemandes- d'une inscription dans la Constitution (cela n'est pas vrai pour l'Allemagne) d'un pourcentage d'endettement maximum. A partir d'un chiffre arbitraire, décidé par on ne sait qui et dont on ne connait pas la nécessité pour l'avenir.

La Dette, oui, parlons-en.

Mais ce n'est pas un argument électoral qui tienne de droite ou de gauche. N'a-t-elle pas été accentuée en France par tous les gouvernements de droite, notamment le dernier.

 

* elle a alimenté les programmes d'aides, les Ong, la recherche contre des maladies lointaine, les programmes de santé etc



07/02/2012
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