toupour le zooh

L'époque où nous vivons: chronique d'opinion (1)

Le monde où nous vivons

 

 

 

Nous vivons une époque formidable : affirmation connue.

Mais aussi.

 

Nous vivons avec des gens formidables : j'aime tous ces gens qui s'enrichissent sans vergogne prodigieusement. Entourés d'un magma politique comme on en vit peu depuis Napoléon III, des figures de travers qui auraient ravi Daumier. Dommage qu'il n'y ait plus de Balzac ou de Zola pour raconter tous ces salopards. On a les écrivains qu'on mérite.

Mais encore.

 

Nous sommes gouvernés par des gens formidables. Pas besoin de traverser l'Atlantique, quand on pense à Christophe Colomb, invraisemblable épopée, pour trouver ça : Bush et sa clique, de l'autre côté. Un ramassis de petits joueurs de Monopoly qui prennent le monde pour un tapis vert  (de pétrole) et biseautant les cartes du bout de la serre, passent par la case « prison » et reçoivent 20 mille dollars… Des hommes politiques formidables nous en avons aussi de ce côté. Il y en a toujours eu. Une pépinière…pour autant de pépins.

 

Actuellement, un zigoto intergalaxial – je dis ça mais je ne vois pas d'où peut venir l'extraterrestre, d'entre deux planètes ? – est en train de jouer une sorte de one man show drolatique où se succèdent toutes les caricatures du personnel politique français ( ?) depuis….Cromagnon.

 L'air de faux-jeton de  Louis XI, l'arrogance de « l'Etat, c'est moi » de Louis XIV, la réputation de cocu de Louis XVI - avoir un Président cocu, quel pied ! et une première pour 2007, une !– la petite taille de l'ami Thiers (comme son nom l'indique), la gestuelle bravache du (brave) général Boulanger, l'électorat du Maréchal Pétain, et j'en passe…Le voilà endossant l'habit de La Fayette dans une admiration sans borne (et pourtant bornée) pour un président étatsunien  qui serait à Washington (mais il y est) ce que la crotte de bique est au fromage de chèvre. Et, parce que l'opinion l'exige, le voilà qui sort de ses manches un morceau à succès, farandole gaullienne qui se chante sur l'air  connu « je suis l'Républicain qui revient de (très) loin ».

Pauvre type.

Brisons la, monsieur, comme aurait pu  l'écrire Wolinski lorsqu'il était encore honorable dessinateur de presse dans Charlie-Hebdo.

 

Et là, tout récemment.

Des choses…

Nous apprenons des choses formidables. De plus en plus. Des nouvelles vont,  viennent, se croisent, s'agglutinent, se contredisent dans un amoncellement qui donne « le tournis », comme aurait dit feu ma grand-mère.

Je passe sur les morts d'Irak –les experts sont d'accord sur les centaines de milliers de victimes, mais discutent sur les chiffres des dizaines, plus tard, celui des centaines d'unités ; ce sera plus difficile de les mettre d'accord à l'unité prêt : c'est toujours comme ça. Je glisse rapidement sur la loi condamnant le négationnisme du génocide des Arméniens.

C'est sûr que la loi condamnant la négation du génocide des juifs est un fâcheux (et vertueux) précédent, mais il est difficile, pour toutes sortes de raisons, d'effacer cette loi (comment font les pays voisins ?). Cependant nous voilà embarqués dans une drôle –enfin, drôle ! j'exagère ! – de galère. Admettons qu'on s'intéresse, tout à coup,  au génocide des Indiens d'Amérique du Nord. Nous voilà confrontés à un dilemme : allons nous nous fâcher avec nos glorieux alliés étatsuniens ? Il nous faudra ensuite, ignorant les exactions possibles commises dans la vaste Sibérie, nous inquiéter des Khmers, des Rwandais (les petits, les moyens et les grands, comme dans la comptine),et, prenant le Temps à rebrousse-chrono, des Bavarois (Louis XIV), des Liégeois (Louis XI) , des habitants de Jérusalem, toutes origines confondues (première croisade)…Que ferons-nous des Huns (loi sur la droit de l'herbe à repousser) qui, massacrant tout sur leur passage, dit-on,  peuplèrent la Hongrie – et nous voilà revenus, incidemment, au paragraphe précédent. Ah, Nicolas, tu es vraiment partout. !

Je glisse disais-je…et c'est déjà fini pour aujourd'hui.

 

 (à suivre)



17/10/2006
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