toupour le zooh

Hé les peoples, de quoi je me mêle ?

Il serait utile de répondre de façon ferme à tous ces donneurs de leçons issus du show-bizz – les Depardieu, Raphael, Houellebecque – qui se permettent des jugements qui stigmatisent arbitrairement – je veux dire « sans qu'ils aient eux mêmes les poins de repères nécessaires » - les habitants de France, de citoyenneté française ou non.

Parce qu'il s'agit bien « d'habitants ».

Certains, parce qu'ils n'ont pas la nationalité, font leur devoir. Par exemple, ils paient les impôts indirects et directs (s'ils sont imposables), ce que ne font pas tous ces donneurs de leçons, dont certains – que monsieur Depardieu ne montre pas du doigt – sont des exilés fiscaux en Suisse ou à Monaco (qui n'est pas un Paradis fiscal, dit le Roi). Mais je suis bien certain que, mêm sans la nationalité, leur comportement n'est pas très différent de celui des français de souche ou naturalisés. Parmi ces derniers, il en est au FN.

 

Les Français se trouvent actuellement écartelés : entre leurs intérêts – la protection essentielle de ce qu'ils pensent être leur communauté, ce qu'on ne peut guère leur reprocher , sauf à imaginer que d'autres communautés, celles qu'on leur oppose le plus souvent, se comporteraient de façon différente – et l'idée qu'ils se font de leur Pays, de son Histoire et de la place particulière qu'il occupe dans l'image issue des Lumières, et qui restent, pour l'instant (et pour l'instant seulement ?) l'un des derniers remparts à ce que nous nommerons barbarie, pour faire simple (les barbares, pour les Grecs étaient simplemnt ceux qui n'étaient pas Grecs).

 

Cette situation, qui marie le grand écart (l'écartèlement) et le repliement sur soi (impossible avec le verbe « recroqueviller » : pas de substantif) est exacerbé par la situation de crise que nous vivons, avec des hauts et des bas, depuis une trentaine d'années (eh oui monsieur – et madame), crise qui culmine actuellement avec cette escroquerie financière et sociale, qui voit les riches voler les pauvres, et l'état- qui devrait les protéger – taxer les pauvres pour sauver les riches. Culmine ? Nous verrons la suite...

 

Misère sociale, insécurité matérielle, professionnelle, parfois familiale, conjuguée à une incapacité de l'Etat à veiller sur le corps social – incapacité que l'on peut, sans trop se tromper, imaginer se confondre avec une volonté parallèle et forte de miner le tissu social pour « asservir plus pour (faire) gagner plus » aux élites (qu'on arrachera, c'est sûr) d'un Pays détruit par la tête.

 

On ne s'étonnera pas des réactions parfois justifiées au plan collectif de communautés de Français de souche qui se sentent agressées, même sans contacts réels avec les problèmes qu'amplifient (mais ils existent) les médias et des hommes politiques qui jouent avec le feu (sur du velours, d'accord, mais avec le feu). D'ailleurs ces « Français de souche » ne sont parfois que de deuxième ou troisième génération : peut-on le leur reprocher ? Il est des milieux qui protègent avec beancoup plus de violence (feutrée) leur communauté : parle-t-on encore de discrimination positive à la télévision ?

 

Sans repères, sans sécurité, sans emploi bien souvent – s'ils en ont, l'un ou l'autre membre de la famille, ou plusieurs, le sont – les habitants de France (tous les habitants) sont livrés à des séries d'événements dont ils ne connaissent que ce qu'on veut leur dire, avec force mensonges et gesticulations. D'autres pays n'ont pas ces problèmes : les violences y sont installées ou s'y multiplient ; les communautés dans le meilleur cas, s'ignorent ; les textes d'exclusion et de discrimination sont votés au besoin par référendum...Mais en France, la moindre attaque au programme des Lumières est un scandale, le plus petit contre-pied au sentiment démocratique – sauf s'il vient du gouvernement et de ses sbires- est un pêché, la simple remise en cause de l'idée de liberté pose des problèmes insurmontables – qui permettent toutes les dérives-.

 

Dans une Utopie où les Français – et ceux qui le sont devenus, et ceux qui veulent le devenir – seraient « meilleurs » que les autres habitants de la Planète, il y aurait la place pour stigmatiser leurs comportements : racistes , communautaristes, lâches, indécis, insatisfaits, irresponsables... Soit, mais pas plus que d'autres habitants d'autres pays. Et comme eux, ballottés par l'Histoire, avilis par la Finance, maintenus dans l'ignorance des faits, soumis aux pressions médiatiques et politiques (ah, la manipulation si perverse de l'insécurité !), et, cerise sur le gâteau, stigmatisés par des personnages qui vivent loin d'eux, dans une bulle artificielle d'argent et de luxe, valets d'un ordre social dont ils mendient les miettes, assis sur des tabourets qu'ils croient des trônes. Et qui vivent d'eux : disques, places de spectacles, publicité, subventions directes ou indirectes.

 

Existe-t-il d'autres pays dont les habitants « parlent de la main gauche » en même temps qu'ils sont les plus chauvins du monde ?

C'est par exemple l'un des paradoxes de notre pays où certains n'hésitent pas à braver la loi pour abriter chez eux des immigrés clandestins.

 

C'est de cela que nos chères têtes médiatiques et autres peoples devraient parler : « Quand médaillerons-nous ces nouveaux Justes? »



29/11/2010
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