toupour le zooh

globale ou syllabique?

 

 

A propos des propos sur la méthode dite globale.

 

 

         Les publicités honteuses (qui paie ces encarts coûteux ?) qui sont faites dans le but de dénoncer les enseignants qui oseraient enfreindre de soi-disant directives ministérielles ( rappelées fort heureusement par le ministre* lui-même dans le  Télérama de la première semaine de novembre et qui ramène cette polémique à de plus raisonnables proportions) sont lamentables. Serait-ce d'une Secte ?

         Quand je suis sorti de l'Ecole Normale de Garçons de Nancy, sous l'autorité bienveillante et éclairée et pédagogique - de notre professeur M. Gruère, il n'y avait plus guère que deux à trois pour cent d'enseignants « globalistes » : les méthodes dites « mixtes » s'étaient déjà imposées.

          Enseignant de collège, j'ai eu plusieurs fois à améliorer (le terme est faible) le niveau de lecture de collégiens en difficulté, en petits groupes. Mais je me  souviens aussi, étant enfant, cde ceci :

-         des écoliers laissés pour compte traînant des années durant dans les CE1, CE2, CM1 et 2, sans avoir réussi à VRAIMENT lire, c'est-à-dire à comprendre ce qu'ils lisaient, et incapables, en classe de fin d'études (après environ 7 à 8 ans d'école) de passer le célèbre examen ! Dans quelle proportion ?

-         J'ai moi-même, après une année passée au cours préparatoire, avoir appris suffisamment à lire pour passer directement au CE2. Où l'institutrice, avec bon sens, m'a fait repasser après une semaine ou deux, au CE1, jugeant que, si, techniquement je savais lire, je ne comprenais pas suffisamment ce que je lisais pour aborder le CE2.

L'illumination m'est venue pendant le premier trimestre du CE1 et je m'en souviens encore : c'était un grand livre de contes, illustré de magnifiques aquarelles très classiques mais aux décors très sophistiqués (qu'il faudra que je retrouve). Tout à coup, ce que je lisais fit défiler dans mon imagination des images. Oui, des images !

J'ai compris que je savais lire. Ce que je lisais avait du SENS !

Le reste, ensuite, est facile : j'ai lu tout ce qui me tombais sous la main, et ça n'a pas arrêté.

Mais, pour revenir à la méthode syllabique ( la mienne : « mimi a bu le lolo de titi », extrait de la méthode Fernand Nathan, couverture ocres et bruns, une girafe à droite), elle a la particularité d'occulter le sens (ou de le réduire, au mieux) si l'institutrice  (en l'occurrence) n'y prend pas garde. Ce qui entraîne d'autres inconvénients que la globalisation imprudente, mais a certainement détruit la capacité d'apprentissage -et de compréhension – d'écoliers qui « sachant » lire, ne comprenaient pas ce qu'ils lisaient. Et j'ai eu pas mal de copains dans ce cas en classe de certificat d'études (couplé au CM2, dans mon école)

 

  • Les nouveaux textes « demandent de travailler les correspondances entre les lettres et les sons au début du cours préparatoire:// prenant appui sur le travail engagé à l'école maternelle sur les sonorités de la langue et qui doit être poursuivi aussi longtemps que nécessaire, un entraînement systématique à la relation entre graphèmes et phonèmes doit être assuré afin de permettre à l'élève de déchiffrer, de relier le mot écrit à son image auditive et à sa signification possible » 
  • (nb :Ce que font les méthodes « mixtes »)

 Ah! le silence de l'écolier Sarkozy sur le sujet ! bizarre, non? n'aurait-il, pour une fois, PAS D'AVIS DU TOUT SUR LA QUESTION?


05/11/2006
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