toupour le zooh

Le temps du mensonge

Le mensonge a tellement envahi notre espace de communnication qu'il semble tout naturel. Bientôt tous les français, et les françaises, se promèneronts avec des tics de la lèvre supérieur, voire des rictus latéraux, ou même des mouvements saccadés des épaules. Bientôt, demain peut-^tre, nous n'oserons plus regarder les gens dans dans les yeux, où alors, il nous faudra, comme les « journalistes » de la télé, apprendre dans des écoles comment regarder la France en face quand on ment.

Je prends un exemple tout simple : France Info distille toutes les 7 mn le même message – sans en changer un mot même quand il y a des fautes de français ou des errreurs manifestes-. Dans ma voiture j'ai donc entendu 7 fois de suite le même refrain sur l'efficacité de Nicolas Sarkozy, Président de l'Europe. Ce n'est pas un mensonge, lui-même le croit, il paraît que c'est vrai. Cette Europe-là a le Président qu'elle mérite : ce n'est pas la mienne.

Le mensonge était plus loin : dans l'affirmation que, grâce à lui (il a, paraît-i, bravement, menacé de quitter la salle de conférence mais Médvedev est venu lui redonner un seau et une pelle) les Russes retiraient leur armée de Géorgie. Bel exploit.

Mais d'une voix presque transparente, le même « journaliste » annonçait que les Russes allaient conserver sous la protection de leur armée les deux provinces qu'ils venaient de reconnaître comme indépendantes.

Où est la victoire du Grand Homme, le triomphe du Fin Négociateur?

Les Russes, en réalité, conservent les deux provinces qu'ils ont envahies, Nicolas Sarkozy n'a pu que constater la réussite militaire et diplomatique des Russes, et peut retourner, la queue entre les jambes, retrouver la Belle Carla.

Vous me direz : et la Paix?

C'est un peu comme si ...(parenthèse historique)

Lorsque les Allemands ont gagné la guerre de 1870, auriez-vous considéré, même après un article dans le journal de l'époque, consacrant le retrait allemand, sauf des provinces de la Lorraine germanique et d'Alsace, qu'il s'agissait d'une victoire diplomatique de Thiers, dirigeant la France de l'époque?

Pourtant la situation est la même : les armées allemandes s'étaient retirées en conservant des bases militaires sur les régions germaniques du Nord Est. Le reste a suivi : annexion, militarisation, administration, instruction. Exclusion aussi. Nous avons connu la paix jusqu 'en 1914. Pas si mal.

On peut imaginer que demain, les deux provinces indépendantes sous protectorat russe choisiront la langue russe (la majorité est russophone) et que les Géorgiens non russophones de ces régions passeront vers l'ouest. Cela s'appelle, quand ça nous arrange, même s'il faut parfois le créer artificiellement, le « nettoyage ethnique » .

Après 1870, beaucoup d'Asaciens et de Lorrains de Moselle l'ont fait, s'installant en métrople et bien souvent dans nos colonies.

Mais cette fois, pour les Géorgiens d'Ossétie et d'Abcazie, on ne pourra pas trouver l'équivalent des terres d' Algérie ou de Madagascar.