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Figaro, au secours !

Au secours des petits commerces

 

 

La SACEM, cette société privée qui gère depuis le 18 ème siècle les intérêts des artistes et créateurs littéraires (tous ne sont pas des artistes, loin s'en faut !), n'en est pas à un hold up près.

Cette organisation, créée par Beau marchais, horloger du roi, dramaturge et traficant d'armes, pour aider les artistes à toucher des droits d'auteur – sorte de confrérie comme il en existait sous l'Ancien Régime – fut gérée longtemps comme une sorte de coopérative et dans l'intérêt des ayants-droits.

 

Aujourd'hui, devenue une sorte de monstre préhistorique – à l'échelle de l'histoire de l'informatique version internet- elle n'est plus qu'une entité qui pourrit par la tête.

 

On a vu ses dirigeants agir en lobbystes avec l'appui d'un gouvernement gangrené par le « bling-bling » pour imposer, aux frais de l'Etat, donc du contribuable, une « usine à gaz », l'HADOPI, censé protéger du « piratage » par des systèmes de traçage électronique (on en rira dans moins de 10 ans) les créateurs de l'audio-visuel.

On sait aujourd'hui grâce à la Cour des Comptes que les artistes (et assimilés) n'y ont rien gagné. Mais on sait combien cela coûte au contribuable : plusieurs dizaines de millions par an !

On sait aussi, par les sites spécialisés, que les ressources techniques connaissent une dynamique qui permet aux internautes de contourner tous les systèmes électroniques de contrefeux, au fur et à mesure de leur mise en place.

 

A qui profite cette situation d'une SACEM forteresse assiégée ?

 

Les dernières tarifs adoptés par la SACEM pour les surfaces commerciales ont éveillé l'intérêt de quelques journalistes qui ont mis en parallèle les salaires des dirigeants de la SACEM – société qui, je le rappelle, est là pour protéger les créateurs – et les augmentations de tarifs des commerces. Cette comparaison est suffisamment parlante et permet d'expliquer la politique de la SACEM, menée depuis quelques années.

 

LES NOUVEAUX TARIFS

 

«  Jusqu'ici, un commerçant de type « coiffeur de quartier » devait s'acquitter d'une taxe d'un montant variant entre 24 et 35 euros par an, mais cette taxe augmente en 2011 d’au moins 200 % pour les petits salons et de 1070% pour les gros ! »

« Selon Bernard Stalter, président de l'union régionale de la coiffure d’Alsace, ces montants seraient donc portés à 90 euros pour 2011, pas excessifs, certes, mais Bernard Stalter précise : « Pire, cette redevance de base sera de 90 euros pour un salon de deux salariés, mais il faut compter 47 euros de plus par salarié ». Ainsi, un coiffeur avec quatre salariés payerait 184 euros soit, finalement, 7 fois le prix de 2010, et 376 euros pour huit salariés soit, 10,7 fois le prix de 2010 ! »

 

 

LES SALAIRES DES DIRIGEANTS

 

« Les artistes n’ont jamais touchés aussi peu et les dirigeants de la SACEM, eux, ont un train de vie royal, qui, de plus, ne cesse d’augmenter. En effet, au même moment, un député UMP met le doigt sur « le train de vie mirifique  » de ses dirigeants dans France Soir. Yannick Favennec, élu de Mayenne, nous indique les « 600.000 euros de salaire par an pour le président Bernard Miyet ». Soit 30 SMICs annuel. Mais ce n’est pas tout: « avec une moyenne de 266.000 € de revenus annuels, les dix autres principaux dirigeants du groupe ne sont pas en reste ! » soit 13 SMICs en moyenne ! »

mais ce n'est pas suffisant :

« Les abus s’enchaînent, 30 SMICs sont largement insuffisants. La Cour des comptes est formelle : les dirigeants de la Sacem « ne respectent guère la note interne relative aux frais de déplacement et de mission » (les cadres doivent se limiter aux hôtels 3 étoiles et à 40 € maximums pour les repas). Les vérifications faites par la Cour des Comptes se sont vite buttées au manque de documents de suivi de la SACEM sur ces points. Les anomalies concernent également l’usage de la carte bancaire de l’entreprise : la cour des comptes indique que Jacques Blache (qui a quitté l’entreprise en 2008) a utilisé sa carte pour payer « des achats dans les grands magasins, des frais de péage lors de week-ends, des locations de voiture, 10.000 €  de « cadeaux », des repas pris seul ou encore des vacances de Noël en Guyane » indique France Soir. »

 

Incapables d'imaginer des solutions innovantes pour faire face au copiage des oeuvres audio-visuelles – ce que nous tous, Sarkozy compris, avons fait pendant des années avec les mini-cassettes et video-cassettes -, sclérosés par des années de vaches grasses sans initiatives et sans imagination, les dirigeants ont passé le plus clair de leur temps à augmenter leurs revenus, leurs avantages fiscaux et autres privilèges sans se soucier des créateurs qu'ils devaient protéger.

Aujourd'hui que la manne s'est réduite, il leur faut trouver d'autres expédients et d'autres recettes pour alimenter leurs salaires et avantages.

Dans d'autres structures, ces dirigeants auraient été conduits à démissionner, faute d'efficacité.

A la SACEM, on trouve d'autres vaches à lait : ce seront les commerces.

Donc les consommateurs : j'imagine mal comment des commerçants  pourraient ne pas répercuter ces hausses sur les clients.

 

La morale de l'histoire?

C'est que le personnage de Figaro, barbier et héros de deux comédies de Beaumarchais, qui a donné son nom à un journal qui fut contestataire (mais personne ne s'en souvient plus, tant la version actuelle est un boulet conservateur) et à tous les coiffeurs.

C'est cette profession honorable, dont les officines s'agrémentent souvent d'un bruit de fond discret ( il ne faut pas gêner les confidences) et musical, qui est en particulier visée par les augmentations de tarif.

S'il eût fallu exempter une profession de ce genre de taxe, c'était la profession de coiffeur !

Beaumarchais - Figaro de plume et de bec - doit se retourner dans sa tombe !

 

Source : Eugene, blogueur associé, Marianne 2



11/12/2010
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