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Erreurs, mensonges etc

 

Erreurs, mensonges etc

 

 

Il est inévitable que la presse, à l'image du discours politique et plus récemment du discours économique, soit en passe de devenir un objet de dérision définitif.

Pas un jour qu'on ne puisse lire dans la presse - quotidiens régionaux ou nationaux et hebdomadaires « sérieux » confondus (et je n'évoque pas ici le cas plus complexe de la presse people, usine à rêves - ou à cauchemars- dont ce sont les principaux vecteurs)- une erreur ou un mensonge.

 

Les erreurs sont excusables d'autant qu'elles sont le plus souvent le fait de professionnels qui n'ont de journalistes que la carte, les fréquentations, voire la formation. Il existe en effet des écoles de journalistes. J'imagine, au vu des résultats, que certains y ont passé plus de temps à cultuver leurs réseaux qu'à suivre sérieusement les cours qu'on y délivre. Dans le cas contraire, on peut se poser des questions.

Quand je dis qu'elles sont excusables, je veux dire par là que s'il y a responsablité de l'auteur de l'article - vous comprendrez bien que j'hésite à utiliser le mot journaliste quand le mot sert aussi à désigner ceux et celles qui connaissent sur certains terrains d'information des situations qui n'ont rien de comparables à celle que connait un plumitif qui suit dans la salle la remise des Césars et à la télévision la cérémonie des Oscars, dont il a, dans les minutes qui suivent, le compte-rendu écrit noir sur blanc sur un fax ou un courriel de l'AFP. - s'il y a responsablité, il n'y a pas, ce serait le comble, de volonté de tromper. Si c'est le cas, la manoeuvre est perverse.

 

Pour illustrer ce propos, je prends dans l'Est Republicain de lundi relatant, de façon, pour la forme, irréprochable, la remise de l'Oscar à Jean Dujardin.

le « temps » se gâte dans la légende placée sous la photo qui représente Jean Dujardin avec dans la main gauche la précieuse statue de l'Oscar.. On y lit :

« Jean, Uggie, et le précieux César « Putain, génial !»

Le mot est faible, et la légende a dû faire rire le « surfeur qui attendait la vague » : celle du pataquès est arrivée à ses pieds.

La raréfaction, voire la suppression des correcteurs n'a certes pas arrangé les choses.

 

Le second document, extrait de l'hebdomadaire Marianne du 25 février au 2 mars - hebdomadaire excellent au demeurant- montre à quel point les journalistes, en propageant voire en sacralisant - par leurignorance ou leur complicité - le message politique, ou économique etc, participent à l'intoxication ( en sont ils conscients ?) qui explique le désamour , plus encore que le désaveu, du public, leurs lecteurs, pour la presse en général, écrite en particulier.

Car si on peut sourire aux simagrées des Apathie, Pujadas et consorts à la télévision, sortes de traines-carpettes des puissants en place, il est plus grave de voir combien ce comportement, strictement anti-journalistique,sauf si on se réfère ua ministère de la Propagande de Goebels, au siècle dernier!, est nuisible.

En effet, quand les images de la télévision s'effacent, tant on en vient à confondre les messages, imitation et dérision modifiant de façon perceptible, on l'a vu avec monsieur Chirac, la perception que nous avons du monde politique, l'écrit, sur lequel on peut revenir, et dont le contenu ne peut pas être ramené à une histoire drôle genre brève de comptoir, ou à une gaudriole du type Almanach Vermot ( ce qui serait bien pratique), l'écrit reste, dans la mémoire individuelle (où ai-je déjà lu ça?) et collective (par exemple la liste des mensonges de monsieur Sarkozy est présente sur des centaines de blogs, écrits noir sur blanc).

Ce qui m'amène au second extrait, un article de Marianne, interview du Grand Rabbin de France - auquel j'accorde, au titre de la présomption d'innocence et provisoirement, des majuscules.

Monsieur Bernheim, puisqu'il s'agit de lui, explique : 

« Chaque fois qu'un être humain est attaqué pour ce qu'il est, chaque fois qu'un étranger est offensé parce qu'il est étranger,chaque fois qu'un faible est humilié parce qu'il est un faible, chaque fois qu'une minorité est outragée parce qu'elle est minoritaire, ce sont les principes du judaïsme qui sont atteints. »

 

Cette profession de foi n'appelle aucune remarque négative. Même on peut penser qu'elle apporte de l'eau au moulin de tous ceux qui se penchent sur les problèmes, ici et là dans le monde, des minorités sacrifiées. Un moment, j'ai  imaginé que le journaliste allait attirer l'attention du Grand Rabbin de France sur le problème palestinien : cette minorité, assiégée dans son pays, exploitée par le pays voisin qui multiplie conduite vexatoire, interventions armées hors de ses frontières, exactions de toutes sortes, entre tout à fait, et de plusieurs façons, dans la liste évoquée par monsieur Bernheim.

C'est là que le bât (journalistique) blesse. Car si on peut penser que monsieur Bernhreim mente - ou, au pire, qu'il ne surveille pas ses paroles « de l'extérieur », hors esprit communautariste - ce qu'on peut comprendre, les Palestiniens n'ayant pas reçu, vers 2000 avant J-C, ce territoire des mains de Jéhovah en personne, donnée historique incontestable -, il est difficile d'imaginer le journaliste sans une question précise du genre* :

«  Monsieur Bernheim, vous défendez donc le peuple palestinien etc »

sauf complicité de fait.

 

Et c'est là le scandale porté par les "journalistes"lèche-tapis" qui discréditent jour après jour la presse...et ceux qu'ils servent.

 

* et ce d'autant plus logiquement que monsieur Bernheim dit :

"Cette vigilance ne vaut pas que pour l'antisémitisme"

 



02/03/2012
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