Elucubrations britanniques
Elucubrations
britanniques
Le
texte qui suit a été rédigé à la lecture de l’article de l’Est républicain du
mardi 29 mars 2006. Les remarques qui suivent sont donc conditionnées par
l’exactitude des propos rapportés. Ils sont un exercice d’humour autour des élucubrations
que j’ai lues. Que cet éminent professeur Lynn,de l’Ulster, me pardonne si les propos à lui prêtés ne sont
pas fidèles à sa pensée.
Les
élucubrations du professeur Lynn font plus pour la démolition de l’idée – anglo-saxonne
- de QI que pour la promotion qu’on pourrait imaginer des méthodes scientifiques
- et certainement ango-saxonnes- utilisées par ce professeur Nimbus
d’Outre-Manche.
Car
si fonder l’intelligence sur la taille du cerveau est déjà une énormité (on
sait qu’Anatole France avait un cerveau très petit) quand ce sont les
connections qui comptent plus que le poids de l’appareil, l’idée condamne
définitivement les peuples des pays tropicaux – dont on sait que la chaleur y
est intense, parfois excessive- à demeurer des…demeurés.
Ah !!
les peuples du Nord, ah que voilà une belle marchandise d’intelligence ! A
ce compte, les écossais sont plus intelligents que les anglais, et que dire des
finlandais, je m’esbaudis, etc…
L’outrecuidance
du cuistre universitaire ne s’arrête pas à ces conclusions «
raciales » sinon racistes, mais il lui faut s’appuyer sur l’exemple,
évidemment bien choisi, de la stratégie militaire, où les anglais sont les plus
forts.
A
ce titre, on peut imaginer que Thémistocle, Alexandre le Grand, Scipion
l’Africain, Jules César lui même auraient été conçus lors de liaisons ancillaires
avec des procréateurs nordiques, alors esclaves, par des épouses
méditerranéennes et pourtant volages. Stratèges du sud, faiblards du côté
intellect, quand les peuples du nord, à fort QI, résumaient leur stratégie à une attaque
frontale hurlante de colosses shootés à la bière.
Plus
proche, Napoléon, né en Corse, devrait être alors le descendant d’un lointain
ancêtre viking, venu ravager les côtes de l’île de beauté entre le 7è et le 8è
siècle. A suivre.
Stratèges
d’intelligence supérieure, les anglais, quand leurs dernières victoires
continentales datent de la guerre de cents ans, qui s’expliquent plus par un
refus des coutumes chevaleresques que par un génie militaire hors du commun. On
l’a vu si bien quand Duguesclin, usant de stratégies et de stratagèmes plus
cavaliers que chevaleresques les chassa du continent en moins de 20 ans.
Plus
proche encore : des victoires contre les écossais, pourtant plus au
nord ; l’écrasement de l’Irlande, à la même latitude .
Waterloo ? victoire de la diplomatie de
la finance plus que victoire militaire
sur une armée exsangue et des généraux fatigués.
Sous
d’autres cieux : les victoires contre les indiens, sous un climat voisin (alors
on se souviendra de Custer), mais avec des armes plus modernes et des stratégies
efficaces, maladies et alcool notamment…, victoires de génocidaires et d’une diplomatie du mensonge plutôt que
triomphe d’un génie militaire.
Que
reste-t-il ensuite ? Baden-Powell et l’enrôlement des enfants comme
espions militaires ? Le débarquement des Dardanelles, « gloire »
de Churchill et de l’état-major britannique ? La bataille de
Dunkerque ? Un accessit pour Montgomery, combattant du désert, face à un
autre homme du nord, allemand celui-là : peu probant pour mesurer la coïncidence
climat/intelligence.
Je
termine par cette anecdote, empruntée à un humoriste du début du siècle
précédent (le XXème) et dont je ne sais plus le nom :
« A
un pince-fesse de l’ambassade du Royaume-Uni, un ami conversait, verre en main,
avec un journaliste français, le consul d’un pays de l’est, un éminent
professeur, et un Lord anglais. On parlait d’intelligence et de la Mensa*, dont
le Lord était un ardent propagandiste, on se demandait pourquoi en l’écoutant..
« Mais où peut-on, demanda le
consul, trouver la Mensa, Sir ?
-
Dans la culotte
d’un zouave, répondit élégamment et sans hésiter le journaliste français, sans
se départir d’un sérieux de bon ton ».
Ce
professeur Lynn sait-il qu’il vient de prouver qu’on peut avoir un important QI
et n’être tout de même qu’un imbécile ?
Merci.
C’est tout pour aujourd’hui.
*
la Mensa est une association qui s’intéresse à répertorier les personnes de QI
confortable, une sorte de Club de personnes « pluss » intelligentes.