toupour le zooh

des révolutions et deux paradoxes

Un double paradoxe

Les mouvements de « révolutions » qui bouleversent actuellement le monde arabo-musulman – et l'échiquier politique mondial – amènent à réfléchir sur deux paradoxes .


Le premier est bâti sur une erreur qui avait court il y a encore quelques semaines :

Les spécialistes et autres experts – qui le sont restés bien qu'ils n'aient, pour la plupart, rien vu venir – nous serinaient dans leur grande majorité, que les peuples arabo-musulmans étaient dans un monde différent du nôtre – avec d'autres valeurs, d'autres priorités, une prégnance plus grande de la coutume, de la religion etc – et qu'il ne fallait surtout pas s'imaginer que nous allions, sous prétexte de modernité, leur imposer des principes issus du Temps de Lumières, une invention occidentale, moderne certes, mais pas adaptée ...Il s'agissait alors de ramener ces principes – Droit de lHomme, Education, Laïcité, liberté de penser...) à une nouvelle « marchandise » dans l'exportation coloniale des idées.


Le monde est ainsi fait quand il se met à bouger – les experts préfèrent étudier les papillons morts au bout d'une épingle plutôt que ceux qui volent, on les comprend – que ces mêmes idées, le genre de trucs artificiels inventés par les Européens un jours de grand vent, sont celles qui ont fait naître, qui ont alimenté – et qui, je l'espère continueront à alimenter ces peuples – les mouvements auxquels nous assistons..

Et ces principes si artificiels, si particuliers au monde occidental etc, ce sont eux qui les ont adoptés, choisis, qui en ont fait leur projet !


Le second paradoxe est celui-ci :

Ce sont des populations pauvres – mais alimentées par les grands réseaux , mobiles, internet, télévision – qui ont su le mieux, parce qu'elles sont plus jeunes aussi, se mobiliser (le mot utilisé par les Français pour désigner l'appareil est décidément le meilleur ), s'organiser pour poursuivre ensemble et dans un ordre et une ténacité admirable leur projet commun.

Des peuples qu'on disait arriérés, incultes, largués par la modernité, surfant sur Facebook, à la barbe des Etats-Unis qui contrôlent la plate-forme, qui l'aurait imaginé il y a un mois ?


On imagine les peuples européens utiliser facebook et Twitter pour autre chose que des parcours à poil dans le métro, ou des apéritifs géants : on a les projets qu'on mérite !

4 millions de chômeurs dans la rue + les mobiles, et cela pour chaque pays européen, ça aurait une autre gueule qu'une minable saucissonnade en face de la Grand Mosquée, non?


Ce genre de mouvement est comme les tremblements de terre : il y aura des répliques

Parions que certaines, affaiblies certes, vont venir secouer l'Europe ( déjà Marine Le Pen monte dans les sondages, et ce n'est pas une coincidence : nous trouvons ces peuples admirables, mais ils font peur) .

Ce sera le dernier paradoxe : peut-être serons nous sauvés du totalitarisme rampant qui nous menace par ces soubresauts lointains de l'Histoire ?



22/02/2011
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