délocalisation et subventionnement des entreprises
Chronique d'opinion fev 2008
Délocalisation et subventionnement aux entreprises
Le scandale du déménagement de certaines entreprises qui ont « épuisé » les subventions versées lors de leur installation touche tous les pays de l'Europe occidentale.
Pour ne pas m'appuyer sur un exemple « français », encore que le terme doive être mis entre guillemets, tant les capitaux étrangers sont représentés dans notre CAC40, j'évoquerai l'usine NOKIA, sise en Allemagne, que la maison mère a déjà déménagé en Hongrie (je crois?) sans en avoir prévenu préalablement ni le Land, ni les syndicats, ni les employés.
Ces transferts sont d'autant plus « douloureux » que rien ne les justifie aux yeux des salariés -Nokia connait des bénéfices importants – ni des citoyens et des pouvoirs publics qui ont financé l'usine sous les formes les plus diverses : prime à l'emploi, infrastrucctures, allégements des taxes et impôts...
Cette façon de faire condamnable-j'ai déjà dans un autre papier évoqué les coûts sociaux qu'entraine cette financiarisation des entreprises, coûts qui ne sont jamais pris en charge par le propriétaire, mais par la collectivité, une fois encore -pourrait trouver une solution dans la prise de participation automatique des pouvoirs publics et collectivités dans le capital et le système décisionnel de l'entreprise à partir du moment où une aide est accordée.
Je ne pense pas qu'un échange d'actions contre une subvention à titre égal puisse être envisagée, sauf à conduire la même politique dans tous les pays d'Europe et même au delà. Mais il est souhaitable qu'ait lieu une discussion préalable au versement d'avantages en nature (terrain, infrastructures) et en subventions ou prêts, ceci afin de préserver l'avenir et de mettre en place, d'une façon ou d'une autre -représentation au conseil d'administration, minorité de blocage des décisions, dépôt d'une liasse d'actions non cessibles durant une période déterminée...- un système de contrôle des entreprises aidées financées hors de leurs fonds propres.
Utopie, me direz-vous?
Dans 10 ans(ou avant) quand le système anarchique actuel se sera lui-même auto-explosé, on en reviendra, à l'exemple de la Chine ou de l'Inde (et même d'une façon détournée, de la Russie), à des pouvoirs politiques forts qui contrôleront l'économie et la finance. La puissance étatsunienne fera encore sourire pendant que les derniers nababs** de toutes origines se feront bronzer et mourir dans les ghettos* artificiels des îles du Golfe Persique sous les regards narquois des descendants des derniers nomades.
Dans 10 ans peut-être, ou avant.
Ou dans 10 000 ans...
*les ghettos sont prêts,
construits par des déportés, le ciment coagulé
par leur sueur et leur désespoir : c'est du solide.
Les barbelés se tissent déjà
dans les usines secrètes de continents lointains : les cargos
qui amèneront les rouleaux énormes sont déjà
affrétés.
Il n'y aura pas de chiens : les riches
se garderont eux-mêmes, piégés dans le luxe et
l'inutilé.