toupour le zooh

A propos de "VOYOU"

A propos de « VOYOU »

 

Rentrant de vacances assez isolées à la campagne pour n'avoir que de loin, perçu – comme des vibrations légères – ce qui fut apparemment une sorte de séisme politique – cette affaire Woerth/ Bettencourt aux miasmes de l'Oréal -, j'ai retrouvé sur le bureau divers journaux et périodiques que j'ai lu rapidement dans le désordre (!).

 

C'est fou ce qu'on est absent du monde lorsque l'esprit est en vacances. Car, enfin, j'écoutais régulièrement Franc-Info ainsi que quelques radios d'information : mais par à coups, d'une oreille, une seule, distraite, et sans prendre la mésure (la démesure) de ce qui se passait réellement.

 

Si bien que lorsque j'ai lu – j'avais vu la couverture, qui m'avait fait sourire, de Marianne dans les kiosques – et que j'ai su le courant, que dis-je la convulsion qui a saisi des gens aussi respectable que Lefebvre (l'aboyeur de Nicolas, quand Sarkozy décide de se taire ) j'ai repris, dans l'ordre cette fois, tous les articles qui ont conduit Marianne et Jean François Kahn a choisir, dans leur petit dictionnaire, ce mot-là plutôt qu'un autre.

 

Pourtant, le choix était vaste qui allait du qualificatif poli - « menteur » par exemple, eut été justifié – à l'insulte - « salopard » aurait été autrement plus vulgaire. Mais la vulgarité...

 

Je trouve « voyou » bien anodin. Le terme, à défaut de désigner habituellement les Présidents de la République Française, bien que, n'a pas une connotation vulgaire : on s'en sert pr exemple pour désigner un enfant polisson – « oh le petit voyou! »-, ce qui, vous me l'accorderez, conviendrait assez bien au caractère parfois primesautier de notrer Président. J'imagine assez bien l'adjectif dans la bouche de Madame aux « heures pâles de la nuit ».

 

Le mot désigne le plus souvent une sorte de hors-la-loi de la tendance héroîque : Arsène Lupin est un voyou et Robin des Bois le fut avant lui. L'imagination populaire leur accorde sa sympathie, une sorte de connivence s'établit (la chanson de Mandrin), un penchant sentimental (« Tendre voyou » film de Becker , 1966).

Pas de quoi, donc, dans l'utilisation de ce qualificatif, fouetter un chat. On aurait pu en plaisanter : Nicolas, déjà « menteur », « fou »,(les mots ont été utilisés dans la presse sans causer cette sorte de vague estivale- mais il est vrai qu'il surfait encore sur celle de la popularité). Le mot n'a rien de vulgaire et la justification que donne JF Kahn de ce choix est tout à fait raisonnable.

 

Sauf que.

 

Sauf que si je peux éprouver une quelconque sympathie pour certains « voyous », je n'en ai pas pour ce genre de personnage.

 

Un voyou est un hors-la-loi, certes. Mais il est bien souvent un homme qui reste gouverné par des principes, fussent-ils limités à son entourage et à ce qu'il s'est choisi de « milieu » : l'amitié, la fidélité à certaines valeurs- souvent sa parole-, une perception instinctive de ce qui est son « honneur », peut-être aussi le courage de vivre en marge, ce qui nous apparaît comme liberté. Un homme seul, le plus souvent.

 

Notre Président actuel n'est rien de tout cela : menteur sans principes et sans parole ; à l'abri des lois qu'il conforte si elles le protègent, aujourd'hui et demain ; qu'il supprime quand elles lui nuisent ; d'amitié incertaine et changeante ; dur avec les faibles et rampant devant les forts, doucereux devant les puissants ; peu courageux ; adorant vivre entouré de courtisans.

 

Certainement, d'autres qualificatifs auraient mieux convenus : mais ceux là auraient été réellement vulgaires.



14/08/2010
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