toupour le zooh

A propos de la justice aux Etats-Unis d'Amérique

 

A propos du système judiciaire étatsunien

 Je ne vais pas faire état ici de l'affaire qui a mené M. Dominique StraussKahn en prison.

J'ai lu dans la presse que le système judiciaire étatsunien (Est Républicain de lundi 16 mai, je crois)  était plus égalitaire que le nôtre et que la présomption d'innocence en était l'un des piliers.

Je viens de « sortir » d'une émission de télé - C dans l'air - qui me conduit à ces quelques lignes.

 

Le système judiciaire des Etas-Unis d'Amérique (donc : étatsunien) est l'un de plus pervers qui existe.

Il est à la fois pervers parce que les juges y sont élus – donc dépendant d'une volonté « populaire »* façonnée par les médias (et on sait lesquels dans une sorte de démocratie dominée par les groupes internationaux – le lobbing est de règle ; les sénateurs multimillionnaires etc- ) et notamment par une presse qui tient plus du papier-cul que de l'information ( merci à Christian Barbier qui a rappelé ce qu'était l'information et l'éthique journalistique, qui existe).

 

Il est pervers parce que police et justice sont là pour prouver la culpabilité et seulement la culpabilité. D'où tant de mises en accusation  parfois truquées (la police, qui enquête à charge, ignore et veut ignorer les preuves à décharge d'où le nombre record d'erreurs judiciaires - quand elle n'en ajoute pas). C'est à l'accusé de prouver son innocence, pas au système judiciaire : ce qui explique les armées d'avocats et de détectives privés qui mènent une enquête parallèle pour contrer le procureur.

 

Cela nous amène au troisième point : égalitaire dans son principe, elle est inégalitaire dans les faits. Les prévenus aisés et riches peuvent financer leur défense, les plus démunis non. La « démonstration » médiatisée de Dominique Strauss-Kahn menotté entre deux policiers n'est qu'un leurre, un attrape nigauds pour anglo-saxons naïfs : elle fait croire à une égalité devant la loi quand elle n'est qu'une égalité devant le traitement médiatique.

 

Cette hypocrisie légaliste, qui peut abuser la population du pays industriel la moins éduquée et la plus jobarde, conduit à ceci : les accusés, même innocents, préfèrent plaider coupables, ce qui allège le bras financier de la justice mais fait pencher la balance du côté des condamnations : il y a ainsi 10 fois plus de prisonniers aux Etats-Unis que dans la moyenne des pays européens. Dont beaucoup – au moins la moitié, sauf à penser que la population des Etats-Unis connait la plus fort taux de contrevenants de tous les pays développés, ce qui amène à d'autres questions, celles-là de société, de morale et de ...religion !- sont innocents : beau résultat .

Voilà qui devrait interroger les médias étatsuniens,dans une enquête beaucoup plus profitable que d'accuser les médias et la justice françaises.

 

Pour revenir à la présomption d'innocence, présenter l'accusé comme un coupable, et l'accusateur comme une victime, est dès le dépârt, une perversion. Car si l'accusation est fausse, l'accusé devient une victime. La solution, dans un pays qui se veut « égalitaire » (sic?) ce serait de présenter les responsables des deux parties menotées et entre deux policiers. La justice devant ensuite trancher.

 

Cinéma et séries étatsuniens nourrissent abondamment les salles et les télés : ce n'est pas une coincidence. La plupart des scénarios seraient impossibles dans la plupart des pays européens. Ils sont alimentés par les faits-divers qui montrent abondamment les dérives des systèmes à la fois policiers et judiciaires.

Certaines séries – The Good Wife- et films – l'excellent «  Justice pour tous »- montrent avec efficacité tous les ressorts pervers d'une justice qui se voudrait un exemple pour le Monde.

Et qui n'en est - la nôtre n'étant pas parfaite, loin s'en faut – que la caricature.

 

Quant aux peines infligées, voir des détenus – pour certains innocents - encagés au vu des gardiens et des autres détenus, dans un système carcéral qui, hormis la torture, mais avec les mécanismes sociaux hérités du gangstérisme , n'est pas loin de Guantanamo, elles se passent de commentaires. La peine, qui devrait être simplement privation de liberté (il faudra bien se faire à cette idée, même en France) est là-bas antichambre de l'enfer.

 

Et la moralité ? Comment expliquer qu'en quelques années, ce pays, qui laissait ses hommes politiques batifoler, quelquefois à plusieurs, avec les mêmes « fiancées de l'Amérique » (j'avais tapé « financées de l'Amérique » !) se révulse à la moindre histoire de moeurs (ce qui n'est pas ici une absolution sur ce qui aura pu se passer dans ce Sofitel bizarre où une femme de ménage puisse pénétrer dans une chambre encore occupée à 3000 dollarsds la nuit) ?

Sinon par une débauche de tabloïds people qui servent à décerveler une population désorientée : « du pain, des jeux...et des tabloïds », nouveau slogan pour ce nouvel Empire « romain » juste avant sa ruine.

                                                           ***

* Imaginez que les prochains « JURYS » seront soumis à cette propagande : parler de Justice ?



18/05/2011
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