toupour le zooh

A propos d'identité nationale

Semaine du 7 décembre 2009

"En attendant de hausser le ton, Besson le son"


Il est difficile de ne pas être désorienté par toute cette agitation créée autour du soi-disant débat, initié par Besson-le-Traître (un de plus dans la mouvance de Sarko, lui-même traître avant d'être Président ), sur « l'identité nationale »;

« Dis moi qui tu fréquentes... »

J'y vais ou j'y vais pas, répètent hommes politiques, philosophes, blogueurs, people. Sauf conclusions abruptes genre comptoir du café du commerce, la question de l'identité nationale mérite mieux que le débat voulu et organisé par le gouvernement. Sauf décision irréfléchie, le fait de participer au débat mérite lui-même réflexion.

Pourtant, on sait que faute de temps et parce que ce (faux?) débat s'inscrit dans un calendrier politique (il aurait du amorcer la campagne des Régionales, mais a été lancé imprudemment un peu trop tôt), il est urgent, au moins d'y mettre son grain de sel.


S'il est difficile de se positionner positivement sur cette « identité  nationale » qui m'apparaît personnellement comme un sentiment, quelque chose qui participe à la fois de l'émotion – une appartenance à un groupe mal défini mais qui aurait les mêmes valeurs et repères que moi, en quelque sorte les mêmes souvenirs collectifs – et de la raison : des principes, l'attachement à des institutions, à des modèles,

il m'est plus facile, d'autant plus que nous sommes à une époque où ce que j'appellerais des non-valeurs identitaires sont apparentes et montrées comme des pôles d'excellence, de définir mon identité française négativement, en prenant des repères sur ce qui se fait, se dit, se lie, se promeut dans le monde de la Sarkozye.


Je pourrais résumer en quelque mot mon identité française en disant ceci : je suis français par tout ce qui fait que Nicolas Sarkozy ne l'est pas.

Attention, je n'ai pas dit que Nicolas Sarkozy n'est pas français : il l'est par la naissance, par le sol, par la carte d'identité, par le fait même qu'il est le Président de la République.

Mais ses valeurs ne sont pas les miennes.


Prenons quelques exemples :

Je n'ai ni le culte de l'argent, ni celui du pouvoir. Pour moi, un homme politique est un homme qui se met au service de ses concitoyens, et qui se dévoue à cette tâche. Ce n'est pas un métier : il n'en attend ni privilèges financiers, ni avantages d'aucune sorte.

L'Histoire (mettons une majuscule) fait partie de mon identité. Les cimetières -militaires et autres- ont cimenté la vision que je me fais de ma communauté familiale dans l'Histoire où la petite s'inscrit dans la grande. Mais je trouve désagréable, sinon, honteux, de manipuler l'Histoire pour y faire entrer, aux forceps, un destin -et un dessein - politique aussi ridicule que celui qui nous occupe à présent : car il s'agit alors d'une manipulation voire d'une manoeuvre de propagande. On ne peut se ré »clamer de la grande Histoire en la mettant en scène de façon grotesque (la lettre de Guy Mocquet) et en la supprimant des programmes.


La Vérité -je devrais dire l'horreur du mensonge, fut-il raison d'état – fait partie de mon identité. Je sais, depuis l'enfance, qu'on ne peut rien bâtir de durable, à quelque échelon que ce soit, sur le sable mouvant du mensonge. J'ai appris que Louis XVI fut guillotiné non d'avois été un mauvais roi, mais d'avoir trahi le gouvernement qu'il dirigeait alors qu'il avait juré fidélité à la Constitution. Je sais que Napoléon ne fut qu'un Bonaparte travesti par un coup d'état. Je sais que les traîtres, quoiqu'il arrive, ne sont jamais du côté des bons, et que la trahison est un pêché aussi bien dans la religion chrétienne que dans la République. Mon identité de Français est construite sur la confiance que je fais à des élus à qui je l'accorde - parfois avec réticence, j'en conviens –en même temps que ma voix.

* je suis,actuellement en état de légitime défiance. Beaucoup de français sont dans mon cas

Vous comprendrez, par ces trois exemples, - il en est d'autres, comme mon attachement aux Services publics, celui que j'ai pour l'échafaudage des institutions et des représentations, qu'il faudrait certes, gérer avec plus de rigueur et d'économie, mais qui font partie de mon identité -, la permanence, par solidarité, d'un système social qui demande à être renforcé -, vous comprendrez que tout m'oppose à la volonté du gouvernement actuel de détruire, avec l'acharnement irrationnel qu'on lui voit, ce qui est mon identité nationale.


Et c'est pourquoi, paradoxalement, je suis reconnaissant à Nicolas Sarkozy - fusse dans des conditions déplorables et dans un but exécrable, mais on s'habitue à ces manoeuvres de rat – d'amorcer ce débat, dont les réponses, au moins les miennes, apparaissent en négatif de ce qu'il veut et de ce qu'il est.

C'est certainement l'une des raisons pour laquelle il a préféré laisser la parole à l'estimable François Fillon, qui s'est appliqué à un discours propre, prudent et consensuel quand l'Elysée s'est tu.

Le discours préparé par Gaino (la double langue de Sarkozy, auraient dit les Indiens des Plaines) aurait-il été recalé?





07/12/2009
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